Ce « mur numérique », qui permettra de rechercher une victime dont le nom y apparaît, sera inauguré dimanche 28 avril.
Le mémorial de la Shoah inaugure dimanche un « mur numérique » à la mémoire des 4.000 juifs « assassinés par les nazis avec la collaboration de l’État français », et qui ne figurent pas sur le « Mur des noms » dédié aux déportés.
Le monument répertorie les noms de quelque 4 000 juifs morts dans les camps d’internement français, abattus en otages ou résistants, suicides… sur un mur numérique installé dans la crypte du Mémorial, où défilent aléatoirement visages et noms pixelisés.
« Complétez le mur des noms »
Après avoir scanné un QR code, le visiteur peut également rechercher une victime dont le nom apparaît alors sur le mur accompagné d’une photo (si disponible) ainsi que des circonstances et du lieu de son décès.
“Cela complète le Mur des Noms” où “sont gravés tous les noms des déportés, dont les 3,5% qui sont revenus”, explique Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah.
« Son succès a donné lieu à des demandes des familles de victimes qui sont très peu prises en compte », ajoute-t-il. Le Mur des Noms n’inclut en effet pas un certain nombre de victimes identifiées comme juives et assassinées dans un camp d’internement, de suicides…
“Nous avons voulu rendre justice à tous ces gens”, et “ce monument tente de combler les lacunes en essayant d’être au plus près des engagements et des combats” de chacun, ajoute le directeur du mémorial.
“Reconnaissance”
Ce mur numérique est aussi « le reflet du travail de l’institution depuis 30 ans » car « depuis le début des années 2000 nous effectuons un recensement de toutes les catégories de victimes », explique Jacques Fredj.
Lionel Libermann, petit-fils de Paul Libermann fusillé au Mont Valérien en 1942, y voit une « reconnaissance » : avec le seul Mur des Noms « on se sentait un peu exclus parce que notre propre histoire n’était pas là « C’est un jour important parce que nous sommes montrant à la France que des gens ont été assassinés parce qu’ils étaient résistants, juifs et communistes », ajoute-t-il.
De son côté, Jacques Fredj espère un effet d’entraînement sur d’autres familles, pour qu’elles apportent des photos ou des documents, voire demandent à apparaître au mur. « Le choix du numérique permet d’ajouter de nouveaux noms, explique-t-il.
