Quatre listes ambitionnent de succéder à Olivier Deleuze, et pour y parvenir, elles ont tout mis en œuvre pour renverser un scrutin qui s’annonce plus qu’indécis dans une commune passée au vert en 2012 après avoir été pendant de nombreuses années un fief du Challenge.
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Malgré la claque électorale subie en juin en Région bruxelloise, Ecolo/Groen ne sera pas un oiseau pour le chat. Il faudra compter sur eux. L’ancien député bruxellois Tristan Roberti affiche ses ambitions : faire de Watermael-Boitsfort un bastion vert. En 2012, la commune est devenue la première de la capitale à se mettre au vert, grâce à Olivier Deleuze. Ce dernier apportera son soutien en poussant la liste Ecolo/Groen et n’exclut pas de siéger au futur conseil municipal, mais sans briguer un nouveau mandat exécutif. Ecolo compte sur l’ancrage vert dans la commune pour se maintenir autour des 12 sièges obtenus en 2018.
Présent au sein de la majorité, MR-Gestion Municipale a scellé un partenariat avec Les Engagés en janvier dernier, bien avant les résultats des élections de juin. Pour la prochaine législature, la liste MR-GM-Les Engagés peut compter sur un leader de taille. David Leisterh, fortement pressenti pour devenir le futur ministre-président de la Région bruxelloise, se déclare candidat à la mairie, malgré l’entrée en vigueur du décumul. Si sa liste obtient la mairie, ce qui, compte tenu de la dynamique, est probable, David Leisterh démissionnerait de son siège de député bruxellois pour prêter serment en tant que bourgmestre de Watermael-Boitsfort. Il deviendrait alors, lorsque la future majorité régionale sera en place, un maire empêché. Compte tenu du blocage actuel dans la Région, David Leisterh pourrait rester maire pendant un certain temps.
Quatre listes prêtes à gouverner
Ecolo et MR gouvernaient la commune ensemble, sans grandes tensions. Un renouvellement de cette alliance est donc possible. Pour l’heure, aucun pré-accord n’a été annoncé à Watermael-Boitsfort, et aucune exclusivité n’a été déclarée.
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Du côté de l’opposition Défi et PS, l’objectif est clair : faire partie de la prochaine majorité en brisant le tandem Ecolo-MR. Pour la première fois depuis de nombreuses années, la liste du Challenge ne sera pas menée par un Payfa. Les amarantes misent sur le renouveau avec Laura Squartini. Malgré la mauvaise forme du parti, Laura Squartini espère profiter de l’électorat historique du Défi dans la commune pour rester le deuxième parti, voire se hisser en tête.
A gauche, les socialistes font campagne sous l’appellation PS-Vooruit-CauseCommune, la moitié de la liste étant dédiée à l’ouverture de candidats non inscrits dans un parti. Le député Martin Casier sera en tête de liste. Le chef du groupe socialiste au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est bien candidat à la mairie, mais ne se prononce pas sur son avenir si sa liste monte à la majorité, sans la mairie.
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Une liste citoyenne RNV, quant à elle, tentera d’entrer au conseil municipal. La prochaine législature sera en tout cas animée par plusieurs dossiers, comme la fin du chantier de la place Keym en novembre, la saga de l’église Saint-Hubert, l’avenir du Champ des Cailles (voir ci-dessous) et l’aménagement du la municipalité pour les jeunes.
Le dossier qui a pourri le législatif : L’avenir du Champ des Cailles
C’est une saga qui anime Watermael-Boitsfort depuis de nombreuses années. On se souvient de la polémique autour du projet de logements sociaux sur le terrain du Champ des Cailles, où la société immobilière de service public (SISP) Le Logis Floréal envisage la construction de 70 logements. Ce projet a d’abord suscité une forte opposition de la part de l’organisme à but non lucratif La Ferme du Chant des Cailles, qui utilisait temporairement ce terrain situé entre l’avenue des Cailles et l’avenue des Archiducs.
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La commune de Watermael-Boitsfort, sous la direction de son maire Olivier Deleuze (Ecolo), s’était alignée sur la position de l’asbl. Le maire a alors suspendu le plan spécifique d’aménagement du territoire, en cours de finalisation, qui devait régir le développement de la zone, dans l’espoir de ralentir le projet de construction. Depuis, un accord a été conclu entre l’asbl et Logis Floréal en 2023 sous la forme d’une concession pour 10 ans d’une grande partie du domaine pour poursuivre les activités agricoles. Si un accord semble avoir été trouvé entre les protagonistes du chantier, ce n’est pas forcément le cas sur le volet politique, où la position semble claire : pas de construction sur le chantier, sauf pour le PS. Le dossier n’est pas près d’être clos et devrait rapidement revenir sur la table de la future majorité.