Trois premiers cas de choléra « indigènes » ont été recensés à Mayotte, a annoncé ce vendredi 26 avril l’Agence régionale de santé. À la mi-mars, dix cas importés ont été enregistrés parmi les migrants venus, entre autres, des Comores voisines, précise l’ARS.
Les trois personnes infectées sont une femme, un homme et un nourrisson qui n’ont aucun lien biologique. “Le plus probable” est qu’ils aient été contaminés par “une personne malade”. [qui] ne s’est pas présentée au SAMU», a précisé Olivier Brahic, directeur général de l’ARS.
Ces cas proviennent d’une contamination interne dans le département de l’Océan Indien. Depuis le début de ce pic épidémique, en février 2024, sur l’archipel des Comores (qui comprend Mayotte), 2 584 cas et 61 décès ont été recensés par le ministère de la Santé.
Le choléra est une forme de diarrhée aiguë, dont on peut mourir « en quelques heures si elle n’est pas traitée », rappelle l’Organisation mondiale de la santé. Elle se contracte en buvant de l’eau ou en mangeant des aliments infectés par la bactérie Vibrio cholerae. Elle peut également se transmettre en cas de proximité avec des selles diarrhéiques infectées, rejetées en grande quantité dans l’environnement.
La plupart des personnes infectées ne présentent aucun symptôme ou des symptômes légers qui apparaissent entre 12 heures et cinq jours. Le principal symptôme est une diarrhée aqueuse sans selles, qui provoque une déshydratation très importante. Une personne atteinte peut perdre 15 à 20 litres d’eau par jour.
Si elle est traitée rapidement, la maladie peut être facilement guérie avec des sels de réhydratation orale ou des antibiotiques dans les cas les plus graves. La mortalité touche principalement les enfants, les personnes âgées et les personnes fragiles.
Quels pays sont les plus touchés par le choléra ?
Le choléra touche généralement les personnes qui n’ont pas un accès suffisant à l’eau potable et aux services d’assainissement de base. Partant du delta du Gange, en Inde, au début des années 1800, le choléra s’est répandu dans le monde entier.
Six pandémies successives, dont la plupart ont débuté en Inde, ont tué des millions de personnes sur tous les continents. Née en Asie du Sud en 1961, la septième pandémie sévit encore aujourd’hui, notamment en Afrique où elle est devenue endémique (c’est-à-dire permanente). Mais on le trouve également au Moyen-Orient (Irak, Liban, Syrie, Pakistan…) et en Asie (Inde, Népal, Chine, Philippines…etc). Cette septième vague est toujours meurtrière, selon les chiffres de l’OMS.
« On estime qu’il y a entre 1,3 et 4 millions de cas de choléra chaque année et entre 21 000 et 143 000 décès dus à cette maladie dans le monde » – OMS.
L’Afrique reste le continent le plus touché et représente plus de 50 % des cas, rapporte l’Institut Pasteur. En France, entre 0 et 2 cas sont déclarés chaque année depuis 2000, détaille le site du ministère français de la Santé.
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La meilleure prévention est de respecter les mesures d’hygiène. « Pour éviter la contamination, l’hygiène est primordiale. Vous devez vous laver les mains et boire de l’eau propre », a rappelé M. Brahic. Mais à Mayotte, un tiers des habitants n’a pas accès à l’eau courante, rappelle Le Monde.
Il existe également deux vaccins recommandés par l’OMS. Mais en France, ils ne sont administrés qu’aux voyageurs qui entrent en contact avec des patients en zone épidémique, comme les médecins et sages-femmes. Pour lutter contre cette maladie, qui sévit généralement dans les régions pauvres, il faut également promouvoir l’approvisionnement en eau et l’assainissement dans les zones les plus à risque.
Sur l’île française de Mayotte, qui affirme disposer d’un dispositif « bien implanté et réactif », des mesures ont déjà été prises : identification des contacts, mise sous antibiotiques et vaccination des habitants de la zone touchée – la commune de Koungou – également. comme l’ouverture d’un centre de dépistage.
