Vestiges de l’occupation humaine au Néolithique, création de paroisses au Moyen Âge, redécoupage et formalisation administrative après la Révolution. Autant d’étapes dans la création des 36 communes du département des Hauts-de-Seine, lui-même créé en 1968 au moment de la réorganisation de la région parisienne. Et, pour chaque commune, l’occasion de choisir un moment clé pour marquer sa « naissance » et la célébrer.
C’est ainsi que Courbevoie opte pour le 28 avril 1784, date de la création de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul. L’occasion de célébrer ce dimanche ses 240 ans, avec notamment l’installation de repères historiques sur son territoire et des activités autour de son riche passé industriel.
« J’ai longtemps cherché la date de création de la ville, et ce n’est que très récemment que nous avons trouvé un registre dans lequel l’abbé Hébert mentionne que les habitants avaient obtenu gain de cause avec la création de la paroisse », explique le le maire (LR) Jacques Kossowski, à la tête de la ville depuis 1995, qui va donc célébrer pour la première fois cet « anniversaire », en mobilisant notamment la Société historique de Courbevoie et les conseils de quartier.
“Mais la ville de Courbevoie existait déjà avant cette date comme succursale de Colombes et 1784 marque donc en quelque sorte son indépendance”, précise Pierre Chancerel, directeur des archives départementales des Hauts-de-Seine qui définit trois grandes étapes de la création. des villes du département.
Les communes les plus anciennes : paroisses et seigneuries du Moyen Âge
Les recherches archéologiques révèlent que Nanterre est le territoire le plus ancien occupé par l’homme dans les Hauts-de-Seine, avec des vestiges néolithiques, soit il y a entre 6 000 et 2 000 ans. Par ailleurs, la première mention de l’existence d’un lieu-dit Nanterre remonte à environ 480.
Soit quelques décennies avant Saint-Cloud, qui tire son nom de Clodoald, petit-fils du premier roi des Francs et qui a fêté son 1 500e anniversaire en 2022 ! Quant à Boulogne-Billancourt, la ville a fêté ses 700 ans d’existence en 2019. « Bagneux est aussi l’une des plus anciennes villes du département, au Moyen Âge elle fut une seigneurie très importante dont certains territoires ont ensuite acquis leur indépendance au XVIIIe siècle avec la création de Sceaux et Bourg-la-Reine », explique Pierre Chancerel.
Plus au nord du département, Clichy est aussi l’une des villes les plus anciennes, avec des traces remontant au VIIe siècle puisqu’elle fut la résidence des monarques mérovingiens, comme l’illustre roi Dagobert.
La création de villes « modernes » après la Révolution
Il faudra ensuite attendre 1790 pour l’émergence administrative des communes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Même si, sur une carte des « environs de Paris » datant de 1751, apparaissent déjà, avec des orthographes différentes, les noms de Ruel, Genevilliers, Villedavray, Bilancourt, Vanvre… « Il faut noter qu’après la Révolution, le territoire qui « Aujourd’hui, celle des Hauts-de-Seine ne compte que 31 communes », précise le directeur des archives départementales, soulignant que le cas de Courbevoie est en ce sens un peu particulier car la commune paroissiale a été créée quelques années plus tôt.
« Courbevoie prend de l’importance dans les années 1750 avec l’installation d’une caserne puis en 1771 avec la construction du pont de Neuilly, l’un des premiers ponts de pierre de France, qui rend la ville plus accessible et contribue à son essor », explique Pierre Chancerel. .
Les dernières villes nées à la fin des XIXème et XXème siècles
Il n’y en avait que 31 en 1790 et on en compte aujourd’hui 36. Cinq communes des Hauts-de-Seine sont donc beaucoup plus récentes. C’est le cas de Levallois-Perret, fondée en 1867 en se détachant de Clichy d’une part et de Neuilly d’autre part. « C’est une sorte d’affaire commerciale puisque le lotissement a été racheté par deux hommes, Nicolas Eugène Levallois et Jean-Jacques Perret », explique le directeur des archives.
Puis, en 1883, naît la commune de Malakoff, qui acquiert son indépendance de Vanves et dont le nom est celui d’un cabaret, la Tour Malakoff, créé pendant la guerre de Crimée. En 1896, c’est au tour de Bois-Colombes de voir le jour, au moment de l’aménagement du chemin de fer et donc d’une gare dans ce hameau de Colombes. De la même manière, La Garenne-Colombes est née en 1910. Mais la commune « la plus jeune » des Hauts-de-Seine est Villeneuve-la-Garenne, qui a acquis son indépendance de Gennevilliers en 1927.
Si les limites communales ont évolué au fil des siècles, certaines communes ont également changé de nom. C’est par exemple le cas du Plessis-Robinson qui s’appelait Plessis-Piquet jusqu’en 1909, année qui sert aujourd’hui de référence pour dater sa création. “C’est une référence à la taverne Robinson qui a été créée en 1848 en référence au livre “Robinson Crusoé”, avec des cabanes dans les arbres, une sorte de parc d’attractions de l’époque pour amener les Parisiens à la campagne”, explique Pierre Chancerel. Enfin, en 1928, Rueil ajoute Malmaison à son nom, en référence au domaine acheté en 1799 par Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon.
