Northvolt veut imposer un accord de confidentialité secret au « comité de liaison communautaire »

Northvolt veut imposer un accord de confidentialité secret au « comité de liaison communautaire »
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Northvolt souhaite imposer un accord de confidentialité aux membres du « comité de liaison communautaire » qu’elle a décidé de mettre en place dans le cadre du développement de son complexe industriel. En cas de non-respect, elle se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires. Une manière de museler les citoyens qui choisiraient de s’impliquer, selon deux experts de ces questions.

Le devoir a obtenu copie du projet « d’accord de non-divulgation » soumis aux membres de la commission, que Northvolt présente comme une « démarche d’information citoyenne » et « un lieu d’échange et de dialogue ». Cet accord, rédigé dans un langage juridique très technique, vise à réglementer strictement quelles informations présentées par l’entreprise les membres du comité peuvent diffuser ou non.

Le document précise également que « l’existence et le contenu de cet accord doivent également être considérés comme des informations confidentielles ».

Celui-ci prévoit également qu’en cas de « différend », les parties devront passer par une procédure d’arbitrage dont les procédures et les décisions seront « strictement confidentielles ». Et qu’en cas de « violation » de « l’une des conditions ou dispositions » du présent accord à signer, Northvolt se réserve le droit de saisir les tribunaux.

En soulignant d’emblée « l’importance d’une communication ouverte et d’une collaboration dans le partage d’informations liées aux décisions environnementales prises par Northvolt », mais aussi en soulignant la volonté de transmettre l’information « en toute transparence » et en affirmant vouloir respecter le droit de participants à « commenter publiquement ces questions », l’entreprise fixe des critères définissant ce qui sera considéré comme des « informations confidentielles ».

“Dans cet accord, les informations confidentielles désignent toutes les informations fournies ou divulguées avant ou après la signature du présent accord, qu’elles soient communiquées par écrit, oralement ou visuellement, et quelle qu’en soit la forme”, qui sont obtenues de Northvolt dans le cadre des “discussions” du comité. . Les informations déjà de nature publique ne sont pas incluses.

Suit un long paragraphe spécifiant ce qui ne peut pas être divulgué : « Les informations confidentielles de Northvolt peuvent inclure (mais sans s’y limiter) des plans de produits, des conceptions de produits, des données sur les coûts, les prix des produits, les coûts des matières premières, des informations sur les clients, des résultats financiers, des plans marketing ou stratégiques. , opportunités commerciales, recherche, développement, savoir-faire, personnel, spécifications, processus de fabrication, dessins, logiciels, données, échantillons et prototypes préparés, détenus ou détenus par Northvolt et l’une de ses filiales, où qu’ils soient situés dans le monde, ainsi que tous les copies, notes et tous produits dérivés préparés par la partie destinataire qui contiennent des informations confidentielles, qu’elles soient ou non spécifiquement identifiées comme confidentielles. »

Les membres peuvent toutefois divulguer des informations dans les conditions « prévues » par la convention, « après avoir obtenu l’accord préalable et écrit de Northvolt ».

“Bonnes pratiques”?

Northvolt confirme avoir « invité » les membres du comité à signer un « accord de confidentialité » « afin de permettre aux membres d’obtenir un maximum d’informations qui ne seraient pas immédiatement accessibles au grand public ».

L’entreprise ajoute que cela fait partie des « bonnes pratiques » déterminées par le gouvernement du Québec et assure que ce document « ne limite pas les membres dans leurs commentaires publics sur le projet et/ou sur Northvolt, à l’exception des informations confidentielles identifiées par la confidentialité ». accord’.

« Nous entendons respecter ces bonnes pratiques, qui rappellent également que les motifs et les conditions des demandes de confidentialité doivent être établis au préalable par la commission. C’est pourquoi cette entente a été soumise aux membres pour commentaires avant la prochaine réunion du comité. Nous attendons leurs retours », explique Northvolt par email.

Critiques

Avocat spécialisé en environnement et professeur retraité du Département des sciences juridiques de l’UQAM, Jean Baril dénonce ce type d’approche. «Je ne signerais jamais un tel document. C’est vraiment destiné à menotter les citoyens. Je ne vois rien de positif dans cet accord, et mon conseil à quiconque serait le suivant : ne signez pas ce document. Rien ne démontre la volonté de transparence affichée par Northvolt dès les premières lignes de l’accord. »

« Notre métier n’est pas de partager publiquement des informations. Nous sommes dans le domaine du partage d’informations avec un certain nombre de personnes qui ont accepté de ne pas communiquer d’informations et de ne pas participer à un débat public sous peine de conséquences graves”, ajoute-t-il. après avoir lu le document.

Selon lui, l’objectif d’un tel comité n’est pas d’exposer des informations confidentielles telles que celles incluses dans l’accord. Il est donc difficile d’expliquer les clauses de confidentialité imposées. « Les citoyens veulent disposer d’informations environnementales et sociales. Ils ne recherchent pas d’informations à caractère commercial. »

Même son de cloche du côté de Marie-Ève ​​Maillé, médiatrice en environnement spécialisée dans l’évaluation des répercussions sociales et de l’acceptabilité sociale des grands projets. « Cette façon de faire n’est pas de nature à faciliter un lien de confiance avec la communauté. À mon avis, cela est contraire à l’objectif et à l’esprit d’un comité de suivi. »

“C’est un peu une manière d’intimider les citoyens, qui peuvent se dire : “Je n’ai pas le droit de parler de quoi que ce soit.” Même le fait qu’un accord existe est confidentiel. Je ne vois donc pas de quoi ils pourraient parler sur la place publique, à part des informations déjà rendues publiques », souligne M.moi Engrener.

La formation du comité a été annoncée au début du mois de février, après l’émergence de plusieurs questions concernant la transparence dans le développement du plus important projet industriel de l’histoire du Québec. Northvolt a ensuite expliqué dans un communiqué qu’elle créerait un comité « dont la constitution et les mécanismes de fonctionnement s’inspirent des bonnes pratiques de l’industrie », afin d’« impliquer » les citoyens de la région. “dans le suivi des activités de construction et d’exploitation de Northvolt Six”.

Ce comité compte 21 personnes, dont des citoyens, mais aussi des représentants de l’entreprise et des municipalités de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, un membre du Comité d’action citoyenne du projet Northvolt et deux représentants des chambres de commerce de la région. .

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