la guerre contre l’invasion des plantes aquatiques exotiques est déclarée

la guerre contre l’invasion des plantes aquatiques exotiques est déclarée
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Une scène étrange a été visible depuis le pont du Temple-sur-Lot, dans la matinée du jeudi 25 avril. Un engin motorisé, se déplaçant comme un char sur chenilles, a dragué la Bausse, équipé d’un gros grattoir. L’opération, financée par le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée du Lot en Lot-et-Garonne (Smavlot), visait à éradiquer la jussie, plante exotique et envahissante, qui recouvre une bonne partie du cours d’eau traversant la commune. .

A bord de cet engin venu de Charente, un salarié de la société MT Faucardage, spécialisée dans ce type d’intervention. Pendant deux heures, il a arraché puis déposé plusieurs kilos de feuilles et de longues racines fibreuses sur les berges, observé de près par une dizaine d’élus, maire et adjoint, concernés par le problème. MT Faucardage et son engin à chenilles, présent sur place pendant quatre jours, représentent une des solutions envisagées par Smavlot pour vaincre la jussie et la dense Egérie.

Une invasion qui s’accélère

Le syndicat a décidé d’attaquer le problème de front, en développant un programme de lutte dans toute la vallée. « Ces plantes exotiques posent de sérieux problèmes en termes de diversité biologique et de navigation. Nous avons évalué qu’ils s’étendent désormais sur 50 hectares entre Aiguillon et Sainte-Livrade, explique Avril Cantin, directrice adjointe en charge du service des rivières au sein du Smavlot. Depuis cinq ans, nous assistons à une progression plus rapide en raison du réchauffement climatique, et donc de la température de l’eau. »


Equipé de grandes griffes, l’engin se déplace sur chenilles.

Annabel Perrin

Jussie tue d’autres plantes et donc, en rebond, nos poissons, qui ne s’en nourrissent pas”

Venues d’Amérique du Sud, échappées des aquariums privés, la jussie et la dense Egeria prospèrent dans des eaux au-dessus de 25°C, « ce qui n’est plus rare sur nos cours d’eau, désormais », ajoute Avril Cantin. En se développant, la première nommée devient un tapis végétal posé en surface qui, en empêchant la lumière de pénétrer dans l’eau, entraîne la mort de la biodiversité en profondeur : « Elle tue les autres plantes et donc, par rebond, nos poissons, qui ne vous en nourrissez pas. Les fonds deviennent boueux, sans vie et du coup sentent mauvais », souligne-t-elle. Jussie a aussi la spécificité d’avoir des racines longues et fibreuses. « Du coup, arracher les feuilles de la surface ne sert à rien… Il a fallu trouver une machine capable d’arracher les racines. »

L’entreprise MT Faucardage, dont l’activité est en plein développement, est donc venue démontrer ses capacités dans ce domaine à Temple-sur-Lot, où 7 000 m² ont été envahis par « la jussie et la laitue d’eau », témoigne le directeur. Les plants récoltés, entassés ce matin-là au bord de la Bausse, seront ensuite stockés dans des bacs étanches pour sécher pendant deux ans. Une fois broyées, elles serviront d’engrais vert.

«Nous cherchons comment valoriser ensuite ces déchets organiques», déclare Avril Cantin. Nous sommes en train de voir s’ils pourraient être utilisés pour la méthanisation. » La machine à griffes de MT Faucardage n’est pas la seule solution mécanique envisagée par Smavlot. Un autre sera testé cet été. « Nous envisageons également, dans certaines zones, de planter les berges pour créer de l’ombre. Parce que Jussie, en particulier, déteste l’ombre. »

 
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