des vestiges datant de plus d’un millénaire à découvrir sur le chantier de fouilles archéologiques de Villiers-le-Bel, ouvert au public ce week-end

Pourquoi ces fouilles ont-elles lieu ?

Ces fouilles préventives, prescrites par le service régional de l’archéologie et conduites par l’INRAP, s’inscrivent dans le cadre d’un projet de réaménagement du centre urbain de Villiers-le-Bel, porté par Grand Paris Aménagement et la Ville. Elles ont débuté le 5 février et concernent 10 % de la surface du futur aménagement, en deux secteurs, soit 3000 m2. Il s’agit d’une « opération villageoise », c’est-à-dire que l’on étudie son évolution, depuis sa création jusqu’à nos jours. Ce travail, réalisé depuis vingt ans, parcelle après parcelle, permet d’obtenir une grande surface excavée. Cela permet de reconstituer l’histoire de la ville, du Haut Moyen Âge jusqu’à la période moderne, voire contemporaine.

Le chantier en cours sera ouvert au public le samedi 27 avril. Nous présenterons des zones de fouilles intéressantes, bien nettoyées et visuelles. Il est très important que les résidents s’approprient leur passé et comprennent la longue histoire de plus d’un millénaire à laquelle ils font partie.

Quelles ont été les principales découvertes jusqu’à présent ?

Nous avons découvert pour la première fois de très grands fossés datés de 700 à 800 après JC. JC, qui formait une enceinte autour d’un ensemble de bâtiments. Ce fut une surprise de n’avoir pas trouvé un simple habitat paysan, mais un habitat rempli de fossés. Les maisons carolingiennes sont alors construites sur des poteaux plantés.

Grandes douves carolingiennes, associées à un porche.François Gentili, Inrap

On constate alors que le fossé a été modifié et re-fouillé au XIe siècle. Puis des habitations médiévales font leur apparition sur les bâtiments d’origine. Dès le XIVe siècle, les maisons étaient construites en pierre et les murs recouverts de plâtre – un matériau utilisé dès le Haut Moyen Âge, grâce aux importantes ressources en gypse de la région. Des caves de la même époque, liées à la vitiviniculture, ont également été mises en lumière. La production viticole, pratiquée jusqu’au début du XIXème siècle, était possible grâce à l’exposition favorable des coteaux de Villiers-le-Bel.

Une cave médiévale.François Gentili, Inrap

Malgré l’évolution des techniques de construction, il est intéressant de constater une continuité dans l’organisation spatiale du village. Un mur d’enceinte, en place jusqu’à l’époque moderne, a été érigé dans le même axe que le fossé du Haut Moyen Âge.

Avez-vous fait des découvertes plus récentes ?

A la fin de l’Ancien Régime et au début du XIXème siècle apparaissent de grandes maisons bourgeoises, typiques des résidences secondaires construites par les Parisiens. Nous en avons trouvé deux sur le terrain. L’une d’elles, détruite au début du XXe siècle, nous a fourni de nombreuses décorations intéressantes.
L’élément le plus amusant et le plus récent que nous ayons trouvé sur le site était une maison en pierre meulière détruite pour faire place au futur développement. Derrière une pierre calcaire, on a mis la main sur une plaque de plomb de 1912, qui témoigne de la cérémonie de pose de la première pierre de la demeure.

La plaque témoignant de la cérémonie de pose de la première pierre, datée du 31 mars 1912.François Gentili, Inrap

Sur cette capsule temporelle réelle figurent les noms des propriétaires, de l’architecte et des différents corps de métier ayant participé au chantier. Ces rituels de pose de première pierre sont pratiqués presque depuis la période néolithique.

Qu’attendez-vous pour la suite de ce projet ?

Il y a quelques jours, j’ai enfin retrouvé des tessons qui datent de la période charnière entre les périodes mérovingienne et carolingienne. Nous pourrons ainsi découvrir des éléments encore plus anciens que ceux dont nous disposons déjà. Pour ce faire, nous continuerons à creuser pour atteindre des niveaux inférieurs. Et nous continuerons également les fouilles des caves, où nous pourrions avoir de belles surprises.

Plus d’informations sur le site de l’Inrap. Chantier ouvert au public le samedi 27 avril.

 
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