l’essentiel
Après 9 ans à la présidence de la Banque Alimentaire, Pierre Buffo cède sa place à Laurent Talbot. Cet Auscitain de 60 ans prend la tête d’une véritable entreprise solidaire. Entretien.
Mardi matin, Laurent Talbot a été élu président par le conseil d’administration de la Banque Alimentaire du Gers. Pierre Buffo avait démissionné de ce poste, respectant les statuts de l’association après 3 mandats de 3 ans à la tête de la Banque Alimentaire.
Laurent Talbot, vous êtes un président rare : vous êtes toujours actif.
Oui, à 60 ans, je travaille toujours comme enseignant-chercheur à l’université Jean-Jaurès de Toulouse. Mais aussi en tant que bénévole à la Banque Alimentaire depuis plus de 3 ans, et dans d’autres associations également ! Pierre Buffo arrivait en fin de mandat, et les candidats ne se bousculaient pas, alors j’y suis allé. J’aurais préféré attendre 2 ans pour être plus disponible, mais j’y arriverai !
Vous êtes actif dans des associations humanitaires. Pourquoi rejoindre la Banque Alimentaire ?
Par amitié avec Alain Dispan, bénévole à la Banque Alimentaire que j’ai rencontré en mission, et aussi parce que je suis né à Auch ! Et puis j’ai rencontré Pierre Buffo et on s’est bien entendu, comme avec toute l’équipe. C’est une ambiance incroyable, une vraie entreprise ! Nous touchons près de 9 000 personnes, nous distribuons 450 tonnes de nourriture… La Banque compte 40 bénévoles, 4 salariés, bref, c’est une grosse machine ! Pierre quitte une association en parfait état de fonctionnement.
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Pierre Buffo a évoqué un plafonnement des dons, face à une demande croissante. Comment voyez-vous l’avenir ?
On est dans un effet ciseaux : même si le Gers est un département très généreux, on est à la limite. Dons, capacités de stockage, bénévoles… Mais il faut aider : les stocks de la Banque Alimentaire nourrissent les plus précaires du Gers, et représentent une porte d’entrée vers une aide plus générale.
Quels sont vos objectifs ?
Faites aussi bien que Pierre Buffo ! Je ne sais pas si je pourrais tenir aussi longtemps que lui. Nous verrons : une étape après l’autre ! Je dois apprendre le métier, même si j’ai occupé tous les postes au sein de l’association. Je souhaite faire fonctionner l’association jusqu’à ma retraite complète, en nouant un maximum de contacts avec des acteurs solidaires, politiques, etc. Et aussi développer le volontariat en entreprise, qui permettrait de compenser le vieillissement de nos adhérents.
