Entre influence politique et indépendance menacée (Par Seyni Niang)

Entre influence politique et indépendance menacée (Par Seyni Niang)
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L’émergence et la disparition de journaux et de radios au Sénégal, financés par les hommes politiques et étroitement liés à leur destin politique, constituent un chapitre troublant de l’histoire médiatique du pays. Cette pratique, bien que présente avant l’ère d’Abdoulaye Wade, a pris une ampleur inédite sous sa présidence. Wade, dès son entrée dans l’opposition, a lancé son propre journal « SOPI », qui a continué jusqu’à son arrivée au pouvoir. Cependant, c’est au cours de son magistère que la prolifération de ces médias financés politiquement a été la plus notable.

Des exemples comme « Express Anour Fm », « Radio Océan Fm », ou encore le journal « Il est midi », illustrent ce phénomène. Ces médias, largement dépendants des financements politiques, ont disparu ou ont été marginalisés avec le départ du pouvoir de leurs bailleurs politiques. Cette instabilité financière, liée aux changements politiques, compromet leur indépendance éditoriale et leur pérennité.

La nomination de sympathisants à la tête des médias nationaux a été particulièrement remarquée lors de l’accession au pouvoir de Macky Sall. Sous son règne, cette tendance s’accentue, marquant une rupture avec les efforts mitigés entrepris par Abdoulaye Wade. Ce dernier avait d’abord tenté de nommer des personnalités apolitiques, comme Mactar Sylla, alors directeur général régional Afrique francophone d’« Africa Online ». Cependant, le mandat de Sylla à la tête de la RTS a été écourté, ne durant qu’un an et sept mois. Des tensions sont apparues, alimentées par de prétendus désaccords sur la ligne éditoriale et les orientations politiques de la chaîne. On peut légitimement se demander si ces nominations sont en contradiction avec les principes de neutralité et d’indépendance des médias. Il semble que les directeurs des médias nationaux aient souvent affiché leur appartenance politique, soulignant les liens étroits entre la presse et le pouvoir.

La nomination d’hommes politiques à la tête des médias nationaux compromet leur objectivité et leur impartialité, sapant ainsi leur crédibilité et leur rôle crucial dans le débat démocratique. Cela soulève des inquiétudes quant à l’indépendance des médias par rapport au pouvoir politique et à leur capacité à servir l’intérêt public plutôt que des intérêts partisans.

Un scénario où les intérêts partisans priment sur l’intérêt public. La question : les médias nationaux pourront-ils un jour réellement revendiquer une véritable indépendance éditoriale ?
Veritas votre liberté !

Ps : Merci à Ma Revue de Presse pour la photo d’illustration que j’ai « volée » à la Une d’aujourd’hui.

 
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