La Banque nationale suisse défend son indépendance face aux « attaques » politiques

La Banque nationale suisse défend son indépendance face aux « attaques » politiques
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L’élargissement de la direction générale est présenté par ses partisans comme une mesure visant à accroître la diversité. Pour le président, cela reviendrait plutôt à faire prévaloir des critères politiques ou idéologiques et des intérêts particuliers. L’institut émetteur prend des décisions de politique monétaire dans l’intérêt du pays et non “au profit de tel ou tel groupe d’intérêt ou secteur économique”, a souligné Mme Janom Steiner.

Conformément aux dispositions légales, le Conseil de banque doit proposer au gouvernement des personnes jouissant d’une réputation irréprochable et d’une expérience reconnue dans les domaines monétaire, financier et bancaire.

Aucune obligation de verser un dividende

Barbara Janom Steiner s’est également prononcée contre « l’instrumentalisation » de la notion d’intérêt général. Le président s’en prend particulièrement aux «manifestants» qui souhaitent que la BNS intègre la protection du climat dans ces décisions ou qu’elle garantisse la pérennité du système de prévoyance vieillesse. Cela irait à l’encontre des dispositions de la Constitution fédérale concernant la banque centrale. « Il n’est pas question de climat ou de politique sociale, même si ce sont sans doute des sujets importants », note-t-elle.

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Alors que certaines voix s’élèvent pour exiger des versements systématiques aux cantons et à la Confédération, Mme Janom Steiner souligne que cela ne figure pas dans le cahier des charges du BNS. “Elle n’a aucun mandat pour procéder à de telles distributions ni, en outre, pour réaliser des bénéfices.” Les dividendes garantis pourraient mettre en péril le bilan de l’institut. Les cantons profitent surtout de cette manne pour équilibrer leurs finances.

“Le BNS n’est pas fermé aux critiques, il est même prêt à les écouter”, a prévenu le président. “Ceux qui la critiquent aujourd’hui devraient cependant se demander s’ils ne cherchent pas à imposer des changements qui n’ont aucune raison d’être”. Le dirigeant a relativisé l’ampleur des attaques, les attribuant à des détracteurs qui étaient “peu nombreux” mais qui “parlent fort”. La majorité des hommes politiques soutiendraient ainsi l’indépendance de la banque centrale.

« Reprise spectaculaire »

Ce vendredi, à l’occasion de son dernier discours à la tête de l’institution, Thomas Jordan a pour sa part estimé que la BNS s’était montrée “efficace” dans sa lutte contre l’inflation, menée avec “prévoyance et flexibilité”. Les prix devraient rester stables au cours des prochaines années.

« Après des années marquées par une inflation particulièrement faible, et alors que la pandémie de Covid-19 touchait à sa fin, l’inflation s’est soudainement déchaînée à travers le monde, balayant l’illusion selon laquelle ce phénomène n’était que le vestige d’une époque révolue. C’est ce qu’a déclaré en préambule le président sortant du conseil d’administration lors de l’assemblée générale.

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Le resserrement de la politique monétaire, consistant dans un premier temps à limiter, voire à cesser les achats de devises, a permis de freiner en Suisse la hausse brutale des prix qui a suivi la “reprise spectaculaire” de l’économie mondiale à la sortie de la pandémie, a justifié le Biennois. .

Ce n’est que ultérieurement, en juin 2022, alors que la hausse des prix était déjà très forte dans d’autres économies et que l’inflation tournait autour de 3% en Suisse, que l’institut émetteur a décidé de relever ses taux – de 2,5 points en l’espace de douze mois. Ces hausses successives ont pesé sur la demande, permettant ainsi de contrer les pressions inflationnistes, selon lui. À cela s’ajoutent les ventes de devises à partir du second semestre 2023, qui ont fait monter le prix du franc.

agir rapidement

Cette stratégie prospective a permis de limiter les effets de second tour, à savoir une hausse des prix résultant d’une hausse des coûts, susceptible de déclencher une spirale inflationniste, a assuré M. Jordan.

«En d’autres termes, si nous n’avions pas resserré rapidement les rênes monétaires, nous aurions dû par la suite relever notre taux directeur à un niveau beaucoup plus élevé, ce qui aurait pu avoir des conséquences négatives sur l’économie et le marché. travail.” Sans oublier la hausse des loyers résultant de la hausse du taux d’intérêt de référence.

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Cette stratégie orientée vers le moyen terme et menée avec « prévoyance et flexibilité dans la mise en œuvre » permet à la banque centrale d’agir de manière agile et sereine sans avoir besoin d’agir de manière permanente ou avec des mesures radicales, affirme Thomas Jordan.

Et c’est ce qui lui a permis d’assouplir encore cette année sa politique monétaire. En mars, compte tenu de la nette réduction des pressions inflationnistes et de l’appréciation du franc en termes réels, la BNS a abaissé son taux directeur de 0,25 point à 1,5%.

“En effet, depuis plusieurs mois, l’inflation est à nouveau inférieure à 2%, et selon nos dernières prévisions, elle devrait rester dans la fourchette de stabilité des prix dans les années à venir”, a assuré Thomas Jordan. Il a toutefois rappelé que dans le contexte actuel, marqué par l’incertitude, l’institution se réserve la possibilité d’adapter sa politique monétaire si nécessaire.

 
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