Spécialiste du bois composite pour terrasses, clôtures et bardages, Silvadec s’est imposé comme le leader européen d’un matériau alliant sciure et plastique. L’entreprise morbihannaise, qui emploie 110 salariés et dont le siège social est à Arzal (56), souhaite sécuriser son approvisionnement en plastique. Comme tous les matériaux de construction, il a subi une hausse des prix et les professionnels ont connu des tensions sur les sources d’approvisionnement après la crise du covid et le conflit en Ukraine.
La PDG de l’entreprise, Bénédicte Jézéquel, s’est engagée à fabriquer elle-même une partie du plastique que son entreprise consomme. Pas de plastique neuf, mais une matière première recyclée à partir de déchets collectés dans les centres de tri.
Un approvisionnement soumis à des aléas
Les travaux de terrassement de l’entreprise Heuliad, une usine de 2 500 m² qui emploiera une vingtaine de personnes, ont démarré dans le quartier de Gohélis à Elven. Le démarrage de l’activité est prévu pour le premier semestre 2025. « Une des motivations du projet est d’être moins dépendant. Si on fait venir du plastique des Émirats arabes unis, il suffit que le canal de Suez soit fermé pour que tout devienne très compliqué. L’année dernière, une grosse tempête au Texas a eu un impact majeur sur l’industrie », donne des exemples Bénédicte Jézéquel.
Pour l’instant, le principal fournisseur de Silvadec est en Belgique. « Nous leur achetons du plastique régénéré et du plastique vierge. Mais en réalité, notre approvisionnement vient de presque partout. » Mais pour l’instant pas de Bretagne, ce qui pourrait donc être le cas prochainement.
Les industriels bretons comme cible
Silvadec n’est pas seul dans ce projet à 10 millions d’euros. Elle s’est associée et a investi à parts égales avec Acteco recyclage, entreprise nantaise spécialisée dans le recyclage et la valorisation des déchets. Son fondateur, Christophe Viant, est vice-président du secteur professionnel (Federec).
Le plastique utilisé sera du polyéthylène ou du polypropylène provenant des centres de tri du Grand Ouest. Déchets qui seront lavés, broyés et conditionnés en granulés pour fabriquer des matériaux prêts à l’emploi. Silvadec sera client d’un tiers de la production d’Heuliad, qui devrait avoisiner les 15 000 tonnes par an. « L’idée est aussi de proposer une solution de matières premières locales aux industriels bretons », précise le chef d’entreprise.
En investissant ainsi, Silvadec et Bénédicte Jézéquel poursuivent la délocalisation de leur activité. En 2013, Silvadec s’associe à la scierie Josso du Roc Saint-André (commune de Val d’Oust, 56), leader des palettes en Bretagne, pour donner naissance à Silvadec Fibres. Depuis, elle fabrique en interne la farine de bois qui entre dans la composition de ses matériaux composites.
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