Au Nigeria, le secteur des transports est une priorité au même titre que la santé ou l’éducation. En effet dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le plus peuplé du continent, il y a autant de véhicules (15 millions) que de citadins (15 millions à Lagos) et cela explique les embouteillages interminables dans les grandes villes. L’autre grand défi est la pollution de l’air, dont la principale cause est le parc automobile actuel, essentiellement composé de véhicules thermiques et vieillissants.
En attendant de passer au « tout électrique » qui constitue l’une des solutions à long terme en matière de décarbonation des transports, le Nigeria opte pour des véhicules fonctionnant au gaz naturel comprimé (GNC). Ainsi, les autorités d’Abuja viennent de débloquer 100 milliards de nairas (80 millions de dollars) pour la conversion de 5 500 machines au GNC.
Cette conversion, qui fait partie du plan de transition énergétique du Nigéria de 2,5 milliards de dollars, comprend 2 700 bus et tricycles, les principaux modes de déplacement utilisés par les Nigérians. Au moins 100 stations de conversion seront installées progressivement dans 18 États.
Lire aussi- Tariye Gbadegesin, le Nigérian nommé à la tête du Fonds d’investissement climatique
Si l’investissement du gouvernement fédéral a à première vue des intentions durables, il faut rappeler que le gaz naturel, qu’il soit liquéfié ou comprimé, reste avant tout une énergie fossile. Cependant, elle est considérée comme une énergie de transition. Plus précisément, les voitures au GNC équipées de deux réservoirs émettent 85 % moins d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) que les voitures alimentées au diesel et à l’essence.
Benoît-Ivan Wansi
