Dans le Lot-et-Garonne, les vignes semblent tristes après quatre nuits de gel

Dans le Lot-et-Garonne, les vignes semblent tristes après quatre nuits de gel
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Feuilles de vigne blanches et jaunies. Il y a à peine une semaine, ils affichaient une belle couleur verte. A Laussou, au nord du Lot-et-Garonne, le vigneron Patrick Crozat, aux côtés de son fils Baptiste, s’est battu quatre soirs de suite contre ce pic de fraîcheur. Sondes portatives, bottes de paille et foin en feu : l’agriculteur a sorti le grand jeu…

Feuilles de vigne blanches et jaunies. Il y a à peine une semaine, ils affichaient une belle couleur verte. A Laussou, au nord du Lot-et-Garonne, le vigneron Patrick Crozat, aux côtés de son fils Baptiste, s’est battu quatre soirs de suite contre ce pic de fraîcheur. Sondes portatives, bottes de paille et foin en feu : l’agriculteur a déployé de gros moyens, mais n’a pas pu sauver la totalité des 12,5 hectares qu’il cultive.

Lui, qui n’a dormi que quelques heures cette semaine, a enregistré -3,6°C dans la nuit de mardi à mercredi. « C’était la température la plus basse », souffle celui qui recense, ce jeudi 25 avril, 4 hectares perdus à 100 % ; 5 hectares à 40% ; 1,5 à 25%. « Je n’ai réussi à préserver que 2 hectares. Certains de mes voisins ont même gelé à 70 %. » Le vigneron vit sa quatrième saison difficile. « Une année normale, je produis entre 600 et 700 hectolitres. Encore une fois, je pense que mes volumes vont diminuer de 50 % cette saison. »

Chaque année, ce producteur de rouge, rosé et blanc IGP Agenais met tout en œuvre pour passer les gouttes de froid, en décalant le travail de taille. Hélas, ce n’est pas une science exacte. « Cette fois, ça a gelé davantage sur mes parcelles supérieures. Pour ceux-là, je ne les avais pas anticipés. »


Les feuilles présentent une couleur blanchâtre, signe d’impact du gel.

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En 2019 déjà, l’agriculteur avait tout perdu à cause du gel. Puis, les saisons difficiles se succèdent. « Depuis 2020, nous subissons une forte baisse des ventes. Couplée à l’augmentation du prix des matériaux, à l’augmentation des charges salariales, du coût de l’électricité, du carburant… Les fins de mois sont difficiles. Cela fait six mois que je n’ai reçu aucun salaire et je puise dans mes comptes personnels pour faire vivre la succession. » Impossible pour lui, face à la crise du vin, d’augmenter le prix de ses bouteilles. « Certains professionnels baissent leurs prix pour vider leurs caves. La concurrence est trop rude.

Les pruniers stressés

Face à ces difficultés, le vigneron a choisi l’option de la diversification, en cultivant 3 hectares de pruniers et 80 de céréales. « Pour l’instant, je n’ai pas constaté trop de dégâts sur mes pruniers. Mais on ne peut pas exclure qu’en raison du gel, la sève ne monte plus. » Là encore, les feuilles de ces arbres fruitiers paraissent ternes fin avril. « Il y a des écarts de température trop importants… Il fait 5 degrés le matin, 25 l’après-midi ; ils sont stressés.

Patrick Crozat espère alors pouvoir bénéficier d’aides exceptionnelles en cas de catastrophes agricoles, mais il n’y croit guère. « Je le serai, mais probablement très faiblement. Comme d’habitude. Parce qu’ils se basent sur une moyenne historiquement basse. Je n’ai presque jamais mis le doigt sur la tête. » Le vigneron regrette, dans le même temps, les dégâts inhérents au climat, perdant « autant de temps en paperasse. Je ne vois pas la simplification tant promise par le gouvernement. Au contraire. Même mon comptable me dit que cela va très loin. » Le vigneron a songé plus d’une fois à tout arrêter. « Nous continuons par amour de notre terre, de notre terroir. » Pour son fils Baptiste aussi, qui ambitionne de reprendre le domaine. « Il devra apprendre à travailler avec de multiples contraintes… »

 
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