Questions au vétérinaire cantonal sur l’abattage à la ferme

Questions au vétérinaire cantonal sur l’abattage à la ferme
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Abattage à la ferme : « C’est une pratique exigeante »

Publié aujourd’hui à 6h31

Depuis juillet 2020, tuer des animaux à la ferme ou dans le pré est autorisé, sous réserve d’autorisation. A ce jour, dans le canton, trois demandes ont abouti à une autorisation, deux sont en cours et sept n’ont pas abouti, notamment parce que le demandeur a renoncé, précise le vétérinaire cantonal, Giovanni Peduto. Malgré ses avantages évidents en termes de bien-être animal, la pratique peine à s’imposer.

Comment expliquer que si peu d’éleveurs se tournent vers cette solution ?

Plus qu’une question de complexité administrative, l’absence de demandes d’autorisation réside dans la difficulté d’établir des processus optimaux sur l’exploitation. Cela nécessite des infrastructures, des compétences spécifiques et des débouchés commerciaux.

Par ailleurs, la mise en œuvre de cette pratique est liée à un coût (ndlr : en Suisse, les surcoûts par meurtre varieraient entre 100 et 500 francs, alors que le coût moyen de l’autorisation d’exercice s’élève à 1125 francs.) dont il faut tenir compte. Ce coût provient de l’achat des appareils, du transport jusqu’à l’abattoir et des frais de contrôle de l’abattage par un vétérinaire officiel.

Comment expliquer des normes aussi strictes ?

L’abattage de l’animal nécessite des infrastructures permettant de l’étourdir, de le saigner et de le déplacer. Si cette infrastructure est naturellement présente dans un abattoir qui dispose de boxes de rétention, de dispositifs d’étourdissement et de rails de transport pour suspendre et transporter les carcasses, ces éléments ne font pas partie de l’équipement standard d’un élevage.

Il est donc nécessaire de développer et d’installer une infrastructure spécifique adaptée à la réalité du site. Il doit permettre de garantir que toutes les exigences en matière d’hygiène d’abattage et de respect des normes de protection des animaux sont respectées.

Quand ces méthodes de mise à mort sont-elles particulièrement bénéfiques ?

L’abattage à la ferme peut s’avérer un avantage pour les races ou espèces qui supportent mal le stress du transport ou présentent un risque important pour la sécurité du personnel de l’abattoir. On pense par exemple aux bovins particulièrement féroces, aux races à grandes cornes, aux buffles ou aux zébus.

Selon vous, la mise à mort à la ferme ou au pré est-elle vouée à rester une pratique de niche ?

En effet, nous ne pensons pas que cela remplacera l’abattage dans un établissement dédié. Tout d’abord, les volumes d’abattage pouvant être réalisés à la ferme restent très faibles ; ensuite, comme nous l’avons vu, cette pratique reste exigeante et a un coût important.

Marine Dupasquier est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2020 et travaille entre les rédactions de Nyon et de Morges. Sensible aux problématiques locales, elle effectue son premier travail indépendant au Journal de Morges.Plus d’informations

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