Les salaires réels ont baissé en 2023 en Suisse pour la troisième année consécutive – rts.ch

Les salaires réels ont baissé en 2023 en Suisse pour la troisième année consécutive – rts.ch
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L’Office fédéral de la statistique a annoncé jeudi que les salaires nominaux, c’est-à-dire l’argent perçu par les salariés, ont augmenté de 1,7% en 2023. Mais une fois prise en compte la hausse du coût de la vie, c’est une baisse qui s’observe.

Si l’on regarde les chiffres publiés jeudi par l’Office fédéral de la statistique, les salaires des Suissesses et des Suisses ont à la fois augmenté et diminué en 2023…

Le salaire dit nominal, ou l’argent effectivement perçu par les salariés, a augmenté de 1,7 %. Les Suisses étaient donc mieux payés en 2023. Mais si l’on considère l’inflation, les salaires réels (ce que nos salaires peuvent acheter par rapport au coût de la vie) ont en réalité baissé de 0,4%. C’est la troisième année consécutive, pour un total de 3% de moins depuis 2020.

L’inflation annule les augmentations de salaires

Les Suisses ont toutefois négocié des augmentations de salaire en 2023, en moyenne de 2,1%. Mais l’augmentation du coût de la vie s’est répercutée, entre autres, sur les factures d’électricité, de gaz et de loyer. Et au final, le taux d’inflation a également atteint 2,1% en 2023, annulant ces hausses de salaires.

Si l’on approfondit les chiffres de l’OFS, on constate que chaque branche n’est pas logée à la même enseigne. Les salaires nominaux (l’argent effectivement perçu) ont augmenté de 2,8% dans l’industrie horlogère en 2023, mais de moins d’un pour cent dans l’industrie pharmaceutique. Et dans le secteur tertiaire, l’administration publique a enregistré une hausse de 3,6%, contre 1,7% dans le commerce de détail.

Ces disparités s’expliquent notamment par la pénurie de main d’œuvre. En cas de pénurie de personnel, les salaires ont tendance à augmenter.

Les négociations salariales subissent un effet de retard

Plus généralement, comme le souligne le professeur Sylvain Weber de la Geneva School of Management, la baisse des salaires réels (ceux ajustés à l’inflation) s’explique aussi par la rapidité avec laquelle l’inflation s’est produite. Comme les salaires ne sont en principe négociés qu’une fois par an, il y a un effet de retard.

Et pour 2024, syndicats et patronat ne sont pas encore d’accord sur ce sujet. L’Union syndicale suisse réclame une augmentation des salaires de 5% et Travail.Suisse réclame 3,5% à 4,5%. Mais ces revendications sont jugées « exagérées » par le Syndicat du Patronat, qui rappelle que la situation actuelle est incertaine. D’autant plus que la Banque nationale a déclaré sa victoire contre l’inflation et vient de commencer à baisser les taux d’intérêt.

Sujet radio : Frédéric Mamais

Adaptation web : réalisée

Suisse

 
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