Les politiques sont attristés par le désintérêt croissant des citoyens pour les affaires publiques, ils cherchent les raisons de l’abstentionnisme.
Ce sont eux qui nous apportent ce jeudi une réponse sur un plateau : c’est aussi leur faute, les politiques, si la population les prend de moins en moins au sérieux.
Car il serait trop facile d’expliquer toute cette histoire de démission par le manque d’attractivité de la fonction de conseiller municipal par rapport aux opportunités offertes par le secteur privé.
Un candidat au Conseil municipal d’une ville qui signe un contrat avec une entreprise au moment même où il tente de convaincre les habitants de le choisir comme l’un de leurs dirigeants : c’est d’abord de l’opportunisme ; et politiquement, c’est au mieux du dilettantisme. Pourquoi l’électeur donnerait-il son vote à quelqu’un qui n’a pas l’intention de le représenter ?
Le fait qu’il s’agisse d’un candidat âgé de 25 ans n’aide pas à l’abstentionnisme particulièrement élevé des jeunes.
Si la principale concernée « présente ses excuses », dit-il dans un communiqué, « à toutes les personnes qui pourraient se sentir déçues, blessées ou trompées », celle qui prendra sa place au Conseil municipal, Catherine Jeanneret, n’y voit pas. problème dans cette démission.
Loin de nous l’idée de vouloir tourner uniquement sur le PLR Leclois, qui se vantait d’écrire l’histoire ! Cette légèreté dans l’exercice du pouvoir politique est à la mode dans le canton de Neuchâtel.
Prenez le Grand Conseil : un quart des 100 députés élus en 2021 ont démissionné en trois ans, dont 7 des 19 Verts de l’hémicycle et 4 des 8 représentants du POP. Et c’est sans compter les 21 députés suppléants qui ont quitté le Parlement après être devenus députés.
La démocratie neuchâteloise mérite mieux que cet étrange ballet…
