Il y avait quelque chose de désespéré dans la tournée prébudgétaire de Justin Trudeau. Avec une vingtaine de points de retard sur les conservateurs, le chef libéral a tout tenté en multipliant les promesses, mais il a complètement échoué.
Les sondages ne mentent pas. Plus personne dans les groupes d’âge ciblés par les libéraux ne croit Trudeau.
Il y a à peine huit mois, à Hamilton, il soutenait que le logement n’était pas une question fédérale. Cependant, la semaine dernière, sentant la chaleur des électeurs plus jeunes, il a promis d’accélérer la construction de maisons partout au Canada !
Ce n’était pas grave et les sondages publiés depuis le budget indiquent que personne n’a été impressionné.
Un massacre électoral aux proportions épiques attend les libéraux si Trudeau reste.
Face à une réalité aussi simple que cruelle pour celui qui a fait renaître le Parti libéral fédéral de ses cendres, la succession commence à s’organiser.
LeBlanc et Freeland
La semaine dernière, le très réputé journaliste Lawrence Martin a décrit en détail une réunion de l’équipe préparant la candidature à la direction du ministre Dominic LeBlanc.
Personne n’a essayé de nier que la réunion avait eu lieu.
De son côté, LeBlanc a tenté de parler de sa loyauté envers Trudeau, mais le chat est sorti du sac.
LeBlanc est en effet un loyaliste et un ami de Trudeau. Il s’agit donc d’une information dévastatrice pour ces derniers.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, est également très fidèle à Trudeau.
Parmi les cinq partis politiques représentés à la Chambre des communes, seul le Parti libéral n’a jamais eu de femme à sa tête.
Non seulement elle est loyale, mais elle est également l’une des ministres les plus compétentes du gouvernement.
Elle est, pour ces raisons, considérée comme la plus apte à le remplacer parmi les ministres actuels.
Mark Carney s’organise
Ancien gouverneur de la Banque du Canada (et plus tard de la Banque d’Angleterre !), Mark Carney possède de nombreux atouts personnels.
Brillant, sympathique et expert à la fois en finance et en environnement, il présente un parcours sans précédent.
Carney a grandi dans les Territoires du Nord-Ouest. Il a des origines plutôt modestes et il connaît le pays.
Cette semaine, il a donné une conférence remarquée sur l’environnement où il a critiqué, à mots couverts, le recul de Trudeau sur la taxe sur le carbone.
Il ne ferait qu’une bouchée des élucubrations et des prétentions économiques faciles de Pierre Poilievre.
Carney est le seul candidat potentiel qui ne supporterait pas le poids de la négligence des années Trudeau et qui aurait de réelles chances de gagner.
Il imite Harper…
Pour le moment, Trudeau imite Harper en prétendant que lui seul peut remporter un quatrième mandat.
Ses ministres savent que c’est une perte de temps, tout comme l’entourage de Harper à l’époque, mais contrairement à Harper, les manœuvres en coulisses de ceux qui veulent le départ de Trudeau ont déjà commencé.
