Le Syndicat des employés de la Reine Elizabeth estime n’avoir en aucun cas eu recours à l’intimidation ou à la violence envers son employeur à la table de négociation. Mais vendredi, l’hôtel a porté plainte contre lui, l’accusant de mauvaise foi dans les procédures.
«Il peut y avoir des discussions animées à l’occasion, mais à aucun moment nous n’avons eu recours à l’intimidation ou à la violence et nous interdisons ce type d’attitude», a déclaré Michel Valiquette, trésorier et représentant du secteur hôtelier à la Fédération du commerce, affiliée à la CSN.
Dans l’injonction déposée par l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth vendredi après-midi, l’hôtel accuse notamment le syndicat de ralentir le processus de négociation en exigeant des conditions d’entente injustes.
L’établissement a également répertorié des événements qu’il qualifie d’actes d’intimidation de la part du syndicat, comme l’utilisation d’un poulet en plastique bruyant lorsque les représentants quittaient la salle.
Si M. Valiquette estime que ce dernier événement aurait effectivement pu avoir lieu, il a expliqué “qu’il faut bien peser les mots” et qu’on est “loin des violences et des intimidations”. Il s’est dit surpris par les allégations contenues dans la pétition.
Selon lui, l’hôtel lui-même a plusieurs reproches à faire.
Il rappelle qu’en août, le Tribunal administratif du travail a jugé que la suspension d’un délégué syndical, décision de la reine Elizabeth, représentait un obstacle au travail des représentants syndicaux et l’avait annulé. L’hôtel a également été réprimandé par le tribunal au début des négociations, en mai, pour avoir installé des caméras de surveillance permettant d’observer les locaux du syndicat des salariés.
Et vendredi dernier, le jour du dépôt de l’injonction, M. Valiquette assure que deux inspecteurs se sont rendus au Reine Elizabeth, accompagnés de représentants syndicaux, pour vérifier si l’hôtel faisait appel à des briseurs de grève.
« Évidemment, nous avons vu qu’il y avait des gens qui n’étaient pas autorisés à travailler », a-t-il déclaré. Un rapport sera publié prochainement. »
Un deuxième accord conclu
L’hôtel Delta de Sherbrooke est le deuxième hôtel à avoir conclu une entente dans le cadre de la négociation coordonnée du secteur hôtelier, vendredi, a confirmé Michel Valiquette.
La proposition adoptée s’apparente à l’entente entérinée à l’hôtel Hilton de Laval, qui a pour sa part conclu le renouvellement de sa convention collective le 24 septembre, plus de cinq mois après le début des négociations.
M. Valiquette estime que les seuls problèmes majeurs se retrouvent au Reine Elizabeth. « Après 25 séances de négociations, nous sommes toujours dans les clauses normatives », précise-t-il.
« Nous trouvons dommage que la direction ait décidé de recourir aux tribunaux au lieu de mettre son énergie dans la négociation », a conclu M. Valiquette.