Les escrimeurs canadiens, une délégation négligée et aux grandes ambitions

Les escrimeurs canadiens, une délégation négligée et aux grandes ambitions
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Malgré 128 ans et 29 Jeux olympiques sans médaille, l’équipe canadienne d’escrime ne manque pas d’ambition à trois mois du début de Paris 2024.

D’abord parce qu’elle enverra sa plus grande délégation depuis 1988, une liste de 14 tireurs dévoilée jeudi par la fédération, mais aussi parce qu’elle entend utiliser à son avantage son étiquette délaissée.

Ils ne nous attendent pas. La pression n’est pas sur nos épaulessouligne l’entraîneur Arthur Zatko. À mon avis, nous avons toutes les chances [de monter sur le podium]. J’y crois de tout cœur. Nous allons travailler pour y arriver.

Zatko fait référence à l’équipe masculine de sabre, la première du Canada au jeux olympiques depuis 1996. Farès Arma, François Cauchon, Shaul Gordon et Olivier Desrosiers tenteront d’orchestrer un retour en force des Canadiens à cet événement après 28 ans d’absence, même s’ils pourraient se heurter à la première puissance mondiale, la Corée du Sud. L’an dernier, en Italie, les représentants de l’unifolié ont failli renverser l’ordre établi. Les Coréens ont remporté le duel des quarts de finale de la Coupe du monde de Padoue 45-40.

L’équipe canadienne de sabre qui représentera le Canada aux Jeux de Paris (de gauche à droite) : Farès Arfa, François Cauchon, Arthur Zatko, Olivier Desrosiers et Shaul Gordon

Photo : Avec la permission de : François Cauchon

Nos atouts répondent bien à leur style de jeu, très stéréotypé, rapide, très fort au milieu du terrain. Nous contournons la ligne d’avertissement. J’ai donc hâte de les revoirse réjouit Zatko.

Notre effectif est très bon, ajoute Cauchon. Pouvoir surprendre des nations plus fortes que nous sur le papier n’est pas un stress, c’est une opportunité.

Le Canada alignera également des équipes masculines et féminines au fleuret, tandis que Nicholas Zhang (épée) et Pamela Brind’Amour (sabre) concourront uniquement dans la partie individuelle de leur discipline. Au total, neuf escrimeurs canadiens vivront leur baptême de jeux olympiques.

Pour tout athlète amateur ou professionnel, les Jeux olympiques sont l’objectif ultime. C’est pour moi une grande fierté et le fruit d’années de travail, de sacrifices et de performances.se réjouit Cauchon, un de ces nouveaux venus.

Équipe canadienne d’escrime jeux olympiques de Paris 2024 :

Épée, hommes :

  • Nicholas Zhang (Richmond, Colombie-Britannique)

Fleuret, hommes :

  • Blake Broszus (San José, Californie)
  • Daniel Gu (Edmonton, Alb.)
  • Bogdan Hamilton* (St. Louis, Missouri)
  • Maximilien Van Haaster (Montréal, Qc)

Fleuret, femmes :

  • Sabrina Fang* (Vancouver, Colombie-Britannique)
  • Jessica Guo (Toronto, Ontario)
  • Eleanor Harvey (Hamilton, Ontario)
  • Yunjia Zhang (Toronto)

Sabre, hommes :

  • François Cauchon (Montréal)
  • Olivier Desrosiers* (Montréal)
  • Shaul Gordon (Richmond)
  • Farès Arfa (Laval, Qc)

Sabre, femmes :

  • Pamela Brind’Amour (Sainte-Martine, Qc)

Une meilleure cohésion

Le concept équipe a une saveur particulière en escrime, car les coéquipiers ne partagent jamais l’arène en même temps lors des compétitions. Il en est donc de même avec celui de cohésion, ce qui peut sembler une variable inhabituelle dans un tel contexte. Mais si l’on peut faire confiance à Cauchon et Arma, c’est sans doute ce qui a permis à leur équipe de réussir là où leurs compatriotes avaient échoué depuis 1996.

Nous sommes deux vétérans et deux gars un peu plus jeunes, décrit Arma. Cela apporte une certaine dynamique. les jeunes [Cauchon et Desrosiers] avoir beaucoup d’énergie, de volonté. Notre rôle, en tant qu’anciens combattants [Arma et Gordon]est de les guider et de gérer certaines situations auxquelles ils ne sont pas habitués. […] Et pour nous, c’est quelque chose qui nous manquait, des jeunes qui nous poussent. Il faut alors pousser aussi.

dernières années”,,”texte”:”C’est un joli mélange qui se reflète dans le meilleur résultat des 28 dernières années”}}”>C’est un beau mélange qui se reflète dans le meilleur résultat des 28 dernières annéesrésume Cauchon.

En évolution depuis plus d’une décennie, l’équipe masculine de sabre est désormais intacte depuis trois ans et les entraînements communs, qui se déroulaient habituellement à l’Institut national du sport (INS), puis au Collège Jean-de-Brébeuf depuis l’incendie du 21 mars au Stade olympique, sont plus fréquents.

Cela nous permet d’avoir un esprit d’équipe et de créer une certaine volontésouligne Arma.

Dans le passé, il n’y avait aucune confiance entre les athlètes. L’accent était mis sur les épreuves individuelles, ajoute Zatko. Là, nous nous sommes tous regardés dans les yeux et nous nous sommes dit que nous avions nos cartes à jouer. C’est pourquoi, je pense, tout va bien.

Je reviens de loin

Au sabre, Pamela Brind’Amour connaîtra également sa première jeux olympiques, à 31 ans. Une déchirure du ligament croisé antérieur et la pandémie l’ont éloignée des pistes pendant deux ans, durant lesquels elle a envisagé de se retirer de son sport.

Après un retour victorieux aux championnats canadiens en novembre 2021, Brind’Amour avait la confirmation qu’elle avait pris la bonne décision.

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Pamela Brind’Amour après une bagarre aux Jeux panaméricains l’automne dernier.

Photo : Getty Images / Al Bello

Je me suis dit qu’il me restait un petit quelque choseelle dit.

Près de trois ans plus tard, elle se retrouvera enfin sur la plus grande scène. Un exploit qui l’a notamment contraint à des sacrifices financiers. Ses deux dernières saisons lui ont coûté 40 000 $ chacune en raison du manque de financement de la Fédération canadienne d’escrime.

Difficile pour la Fédération de soutenir ses athlètes. Je n’ai pas reçu de financement pour ma qualification olympique, dit-elle. J’ai donc dû travailler en même temps. C’est une réalité bien différente de celle des autres fédérations qui ont les moyens de financer les compétitions d’athlètes. Je dois payer mes frais de déplacement et de formation. […] Presque tous mes revenus sont consacrés à l’escrime.

Avec les informations de Jay Turnbull

 
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