Quand les Québécois se libèrent des dormeurs fédéralistes

Quand les Québécois se libèrent des dormeurs fédéralistes
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J’essaie de comprendre ce qui pousse certains commentateurs à décréter que le soutien à la souveraineté est gelé, et qu’il est inimaginable de le voir augmenter de manière significative dans les années à venir.

Peut-être sont-ils enfermés dans une vision à très court terme de la vie politique. Ils entendent le chef du PQ prononcer un discours, ils vérifient si les aiguilles du scrutin bougent immédiatement, ils ne bougent pas, du coup, ils décrètent que la cause nationale est bloquée, que les Québécois ne veulent pas en entendre parler.

Je les invite à prendre un peu de hauteur, à renouer avec ce qu’on pourrait appeler le long terme.

  • Écoutez la revue de presse commentée par Alexandre Dubé et Mathieu Bock-Côté via QUB :
1995

Que s’est-il passé au Québec depuis 1995? Nous avons assisté à une dislocation progressive mais profonde de la question nationale. Les Québécois ne voulaient plus en entendre parler.

La défaite du camp du Oui les avait blessés : ils ont préféré, un temps, réprimer ce traumatisme, faire comme si de rien n’était, et passer à autre chose.

Et pendant vingt ans, presque vingt-cinq ans même, la question nationale est restée en marge du débat public. Le souverainisme est devenu un marqueur générationnel.

On a même cru voir disparaître le principal parti indépendantiste, historiquement porteur de cette option, le Parti Québécois.

Dans le même temps, le discours public dominant diabolisait le nationalisme.

Cela était assimilé au racisme, à la xénophobie, au nationalisme ethnique et à la fermeture envers les autres.

Les fédéralistes ont ainsi réussi à créer un réflexe pavlovien autour du référendum chez les Québécois, en leur laissant croire que c’était une expérience aussi agréable qu’une coloscopie froide, au petit matin.

Le discours public dominant a également réduit la politique à la banalité de la vie quotidienne, au nom des prétendues « vraies affaires ». Elle a transformé les citoyens en individus enfermés dans leur vie privée.

Certes, il y avait encore quelques personnes convaincues comme moi qui plaidaient pour l’indépendance. Ils savaient au fond qu’ils vivaient la traversée du désert, mais espéraient que les circonstances feraient ressortir l’aspiration à un État indépendant.

On a commencé à reprendre espoir avec le retour de la question identitaire, au moment de la crise des accommodements raisonnables en 2007-2008, alors que les Québécois rejetaient clairement l’idéologie multiculturaliste.

Mais les Québécois n’étaient mentalement qu’à mi-chemin. Ils ont critiqué le multiculturalisme, puis se sont permis de critiquer l’immigration de masse, sans faire le lien avec le régime canadien. Je constate que cela change.

Éveil

Je reviens ensuite à l’essentiel : après un quart de siècle d’endormissement collectif, provoqué en grande partie par dormeurs professionnels, les Québécois redécouvrent la question nationale. Ils retrouvent leur indépendance. Ils redécouvrent le camp du Oui. Ils redécouvrent tout cela pour de bonnes raisons auprès de nouveaux dirigeants.

Il est normal que cela n’arrive pas en six mois.

Mais bientôt, les aiguilles des sondages vont bouger.

 
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