le BQ en appelle à « l’humanité » du gouvernement Trudeau

Dans une lettre envoyée au gouvernement Trudeau, le Bloc Québécois se dit en désaccord avec le projet d’Ottawa d’utiliser les pénitenciers fédéraux pour détenir des ressortissants étrangers dans le cadre d’un dossier d’immigration.

Inscrite dans le dernier budget fédéral, cette volonté de votre gouvernement suscite chez nous de sérieuses inquiétudes. peut-on lire dans la lettre datée du 23 avril. La missive signée par le porte-parole du Bloc en matière d’immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, est adressée au ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller.

Alors que le Canada se targue d’être une terre d’accueil et ouverte aux immigrants, enfermer les immigrants dans des établissements pénitentiaires, au mépris du respect des droits de la personne, est un non-sens, surtout pour un pays du G7. écrit le député du Bloc.

Le député bloquiste Alexis Brunelle-Duceppe a écrit une lettre au ministre de l’Immigration, Marc Miller. Le Bloc Québécois demande au gouvernement fédéral d’abandonner son projet d’utiliser les pénitenciers pour détenir des migrants dans le cadre d’un dossier d’immigration. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

C’est une phrase enfouie au bas du récent budget qui a révélé les intentions du gouvernement fédéral, comme le rapportait Radio-Canada mercredi dernier.

Le gouvernement Trudeau écrit qu’il veut autoriser l’utilisation des établissements correctionnels fédéraux pour la détention d’immigrants à haut risque .

Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a expliqué la semaine dernière à Radio-Canada que les migrants détenus à des fins d’immigration seraient hébergés séparément de la population carcérale. Mais il a précisé que les deux groupes pourraient partager des services, sans préciser lesquels.

M. Miller a qualifié les ressortissants visés par cette mesure de « personnes à haut risque, qui ont parfois des problèmes de santé mentale aigus » et qui font face à un avis d’expulsion.

Monsieur le Ministre, j’en appelle aujourd’hui à votre humanité pour que votre gouvernement reconsidère sa position et rejette ce projet, au profit d’un contrôle plus adapté à la situation des ressortissants étrangers. » demande le député Brunelle-Duceppe dans sa lettre.

Du côté du gouvernement Trudeau, c’est le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, responsable de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui a répondu à notre demande de réactions à la lettre du Bloc québécois.

La détention pour immigrants est une mesure de dernier recours, réservée aux personnes qui présentent un risque pour la sécurité des Canadiens. Cela inclut les personnes qui ont été accusées ou reconnues coupables de crimes graves. dit un porte-parole du ministre LeBlanc.

Au 19 avril 2024, 42 personnes étaient détenues dans un établissement correctionnel provincial il ajouta.

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Le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, soutient que la détention des immigrants est une mesure de dernier recours. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick

Selon le porte-parole du ministre, les mesures proposées dans le budget permettront au gouvernement fédéral prendre en charge un plus grand nombre de détenus à risque dans ses propres établissements .

De son côté, il soutient que ces ne sera pas avec les détenus fédéraux .

Nous ne ferons jamais de compromis sur la sécurité des Canadiens il a dit.

Le gouvernement fédéral dit qu’il n’a pas d’autre choix que d’utiliser ses pénitenciers puisque toutes les provinces ont décidé qu’elles n’allaient plus enfermer les migrants dans leurs prisons au nom du gouvernement fédéral.

>>Vue extérieure de la prison.>>

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Le centre de détention provincial de Rivière-des-Prairies à Montréal, où les migrants sont détenus à des fins d’immigration. Québec a indiqué au gouvernement fédéral qu’il cesserait d’emprisonner ces personnes à compter du 30 juin 2024.

Photo : Source : Google Maps

Depuis 2022, toutes les provinces, les unes après les autres, ont indiqué mettre fin à leurs ententes avec le gouvernement fédéral en matière de détention des immigrants.

C’est notamment le cas de l’Ontario et du Québec, dont les contrats avec le gouvernement fédéral se termineront en juin 2024.

En vertu de ces ententes, Ottawa pourrait envoyer les personnes détenues à des fins d’immigration, c’est-à-dire pour des raisons administratives et non pénales, vers des établissements correctionnels provinciaux.

Cependant, le gouvernement fédéral gère toujours trois centres de détention pour immigrants à Laval, Toronto et Surrey, en Colombie-Britannique, qui sont en réalité des centres de détention pour immigrants.

Le Bloc Québécois demande au gouvernement Trudeau de renoncer à utiliser les pénitenciers pour la détention des immigrants.

Alors que les gouvernements du Québec et des provinces ont choisi de mettre fin à cette pratique, nous vous invitons à cesser de la perpétuer. » demande le Bloc dans sa lettre au gouvernement fédéral.

Pouvoirs de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)

En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, leASFC peut détenir des ressortissants étrangers, y compris des demandeurs d’asile et des résidents permanents, pour trois raisons principales : une identité mal établie, un risque de fuite et un danger pour la sécurité. Du 1er avril 2022 au 31 mars 2023, leASFC a détenu 5 248 personnes, dont 16 % dans des prisons provinciales. Durant cette période, 75% des personnes détenues l’étaient pour risque de fuite, c’est-à-dire que leASFC craignaient qu’ils ne se présentent pas aux procédures d’immigration, telles que l’expulsion.

 
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