Radiation de 24 mois pour l’ex-ingénieur Simon Houle

Radiation de 24 mois pour l’ex-ingénieur Simon Houle
Radiation de 24 mois pour l’ex-ingénieur Simon Houle

Simon Houle ne figure plus au tableau de l’Ordre depuis le 27 avril 2023, après ne pas s’être réinscrit, à la suite d’une procédure judiciaire très médiatisée. Il devra donc effectuer une période de radiation de 24 mois dès sa réinscription à l’Ordre, s’il souhaite occuper à nouveau un poste d’ingénieur.

L’affaire Simon Houle a fait beaucoup parler d’elle il y a deux ans, lorsque le juge Matthieu Poliquin lui avait accordé l’absolution pour des crimes « graves » de voyeurisme et d’agression sexuelle dans le district de Trois-Rivières.

Face à cette peine « déraisonnable », le directeur des poursuites criminelles et pénales a fait appel de la décision. La Cour a finalement annulé l’absolution pour condamner Simon Houle à un an de prison, en janvier 2023.

Sanction disciplinaire

Le 24 mars 2023, une plainte disciplinaire a été officiellement déposée auprès de l’Ordre des ingénieurs, concernant les agissements de Houle.

Il lui est reproché sa condamnation pour agression sexuelle sur une femme. Le trentenaire a reconnu avoir agressé sexuellement une femme, en plus de prendre des photos de ses parties intimes, après une soirée bien arrosée dans un bar de Trois-Rivières. Simon Houle avait inséré ses doigts dans le vagin de cette femme sans son consentement.

Le conseil de discipline lui reproche également de manquement à une condition, lorsqu’il a agrippé les fesses d’un touriste québécois lors d’un voyage à Cuba, ainsi que d’avoir omis d’informer l’Ordre de ses déboires avec la justice. .

«Le mis en cause, en agressant sexuellement une femme qu’il connaît et qui est alors vulnérable puisqu’elle est endormie, tout en photographiant ses parties intimes, contrevient spécifiquement à deux valeurs de la profession : le sens de l’éthique et l’engagement social», écrit la justice disciplinaire. conseil dans sa décision, rendue publique la semaine dernière.

« Par ses gestes répréhensibles envers une femme, l’intimé ne fait pas preuve d’honneur et d’intégrité en tant que membre de l’Ordre ; au contraire, il ternit l’image de la profession. »

Il était donc justifié d’infliger une peine sévère à l’accusé.

Une suggestion a été faite conjointement au conseil de discipline, qui a déterminé qu’une radiation de 24 mois était juste et appropriée dans le contexte.

Comme circonstances atténuantes, le conseil retient l’expression de regret et d’introspection de Houle depuis les événements. Ce dernier a d’ailleurs suivi une thérapie afin de mieux gérer ses émotions.

Cette sanction définitive marquerait la fin de cette saga.

Les erreurs du juge

Rappelons que le juge Poliquin, qui a accordé l’absolution, s’est également retrouvé au cœur de la polémique. Sa décision concernant l’absolution a déclenché une vague de colère aux quatre coins de la province.

Le magistrat avait notamment qualifié l’attaque d’événement qui s’est produit “très rapidement”.

En novembre 2022, les nombreuses plaintes contre le magistrat n’ont pas été retenues par le Conseil judiciaire. Aucune sanction ne lui a été imposée, car il n’y a eu aucun manquement déontologique dans le cas de cette libération conditionnelle.

Le Conseil de la magistrature reconnaît avoir commis des erreurs dans son jugement, mais soutient qu’il n’y a pas eu d’erreur de conduite.

La Cour d’appel n’a pas manqué de souligner ses erreurs dans son jugement. Le juge Poliquin a mal analysé le dossier et « s’est assuré de réduire la gravité subjective des infractions et le degré de responsabilité de M. Houle », en plus d’aboutir à « une peine qui ne respecte pas le principe fondamental de proportionnalité ».

Rappel des faits

20 avril 2019 : Simon Houle commet une agression sexuelle sur une amie dans le quartier de Trois-Rivières.

18 octobre 2021 : Simon Houle devient membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.

1er novembre 2021 : L’ingénieur est reconnu coupable d’agression sexuelle et de voyeurisme.

22 février 2022 : lors de son inscription annuelle au tableau de l’Ordre, Houle a omis d’indiquer dans sa déclaration qu’il faisait l’objet d’un procès pour une infraction criminelle punissable de cinq ans d’emprisonnement ou plus.

21 juin 2022 : Le juge Matthieu Poliquin rend sa décision sur la peine, il accorde une absolution à l’accusé.

4 juillet 2022 : Simon Houle empoigne les fesses d’une jeune Québécoise qu’il vient de rencontrer lors d’un voyage à Cuba. Il s’agit d’une violation des conditions.

25 janvier 2023 : la Cour d’appel infirme le jugement du juge Poliquin, annule l’absolution conditionnelle et condamne l’accusé à un an de prison.

24 mars 2023 : une plainte disciplinaire a été déposée contre Houle devant le conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs.

12 avril 2023 : Simon Houle plaide coupable à une accusation de manquement à des conditions (celle de devoir maintenir une bonne conduite – il a touché les fesses d’une femme à Cuba) et est condamné à des travaux d’intérêt général.

4 mai 2023 : La libération conditionnelle est accordée à Simon Houle, après avoir purgé moins du tiers de sa peine.

18 septembre 2024 : la décision du conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec et rendue publique. Simon Houle a été radié du barreau pendant 24 mois avant de pouvoir à nouveau obtenir le statut d’ingénieur.

 
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