Bambey, 24 avril (APS) – Le commandant de la sous-brigade départementale d’hygiène de Bambey (centre), l’adjudant Cheikh Amsatou Sarr, concerné par la question de l’assainissement dans les restaurants de l’Université Alioune Diop (UAD), a proposé la création une commission auxiliaire de la protection civile, pour permettre aux services techniques de s’enquérir de la situation de ces établissements.
« Des milliers de jeunes vivent à l’université. C’est pourquoi nous avons proposé à l’autorité de mettre en place une commission auxiliaire de protection civile avec tous les services techniques pour identifier les problèmes auxquels sont confrontés les restaurants de l’Université Alioune Diop», a-t-il déclaré, dans un entretien aux journalistes.
Il a indiqué qu’un rapport a été déposé sur la table du préfet de Bambey avant le début des cours. Il s’agit d’apporter des solutions aux conditions d’insalubrité constatées dans les restaurants de cette université, a-t-il précisé.
Selon lui, malgré la désinfection effectuée par le service départemental d’hygiène, les conditions d’insalubrité des restaurants de l’UAD sont criantes.
“Jusqu’à présent, dit-il, un acheteur qui gère trois restaurants universitaires refuse toujours la visite médicale de ses employés”, a-t-il déploré.
Refus de visites médicales pour les salariés de 3 restaurants
L’accusé est « M. Mouhamed Goumbala qui est responsable des restaurants des campus A, C et de l’ISFAR”, l’Institut supérieur de formation agricole et rurale, a-t-il précisé. Il lui reproche de refuser de « retirer les visites médicales pendant plus d’un mois », afin de pouvoir prendre connaissance de la situation sanitaire de ses salariés.
Le commandant de la sous-brigade départementale d’hygiène de Bambey a annoncé avoir même déposé « une demande d’assistance » auprès de la police pour contraindre l’acheteur à respecter le cahier des charges.
L’adjudant Sarr se dit inquiet pour la santé des élèves au vu des infractions à l’hygiène commises par un tiers au grand désarroi des élèves.
Selon le technicien en génie sanitaire, une visite des lieux a révélé l’insalubrité des chambres froides, des entrepôts, des restaurants et le manque d’équipements de protection individuelle, ainsi que l’absence de moyens adéquats de transport des repas. .
« Aujourd’hui, les données sanitaires montrent qu’après Ziguinchor, c’est la région de Diourbel qui arrive en deuxième position en termes de tuberculose. […]».
Dans la région, a-t-il précisé, “c’est le département de Bambey qui est le plus touché par cette maladie”, justifiant “l’urgence de surveiller l’université où sont enregistrés les cas de tuberculose”.
Risque d’infection toxique
Il a prévenu que la situation insalubre qui prévaut à l’Université de Bambey pourrait provoquer des intoxications alimentaires avec son lot de conséquences sur la santé des étudiants.
M. Sarr n’exclut pas de assigner une assignation à cesser l’activité au repreneur des trois restaurants pour préserver la santé des étudiants.
Contacté par le correspondant de l’APS, Mouhamed Goumbala a promis que ses salariés procéderont à leur visite médicale fin avril.
Il a toutefois réfuté les propos du commandant de la sous-brigade départementale d’hygiène sur les conditions insalubres des restaurants, indiquant qu’il avait pris les mesures nécessaires pour garantir un service de qualité.
Concernant le manque d’eau constaté à l’UAD, le commandant de la sous-brigade départementale d’hygiène de Bambey invite les autorités universitaires et les responsables du SEN’EAU à arranger les choses dans l’intérêt de tous. Il rappelle que l’utilisation de l’eau des mini-forages de l’université sans le contrôle nécessaire peut avoir des conséquences sur la santé.
Puits pollués
Il a rappelé que l’analyse effectuée l’année dernière sur les puits du département a montré que ces sources d’eau étaient polluées par des coliformes fécaux et des coliformes totaux. Ceci justifie l’urgence de procéder à l’analyse des mini-forages qui approvisionnent l’université.
Selon lui, une eau de mauvaise qualité peut provoquer des maladies d’origine hydrique, telles que le choléra, la fièvre typhoïde, la diarrhée et même la polio.
Le chef du service départemental d’hygiène en a profité pour inviter les pouvoirs publics à renforcer les effectifs de la sous-brigade d’hygiène de Bambey et à la doter d’un véhicule de service pour faciliter ses interventions.
« Malheureusement, notre département ne dispose pas de véhicule pour nos interventions. En cas d’urgence, j’appelle souvent le médecin de district pour lui demander de nous prêter une voiture », explique-t-il.
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