Une cascade de scandales éclabousse Genève

Une cascade de scandales éclabousse Genève
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Frédérique Perler et Christian Brunier.Image : Watson

De multiples affaires secouent le bout du Léman. Surfacturation des Services Industriels et embauche des gendres du patron. Scandale dans la ville. La campagne municipale 2025 démarre fort.

Des cas répétés de népotisme empoisonnent le climat politique genevois. Népotisme? Favoriser les membres de la famille et les proches dans les procédures de nomination. La chaîne locale Léman Bleu a mis le feu aux tuyaux en dévoilant lundi deux nouvelles recrues problématiques. Geneva Industrial Services (SIG) a embauché les deux fils de l’épouse du directeur général Christian Brunier, les gendres de ce dernier, donc.

Le premier, arrivé en 2017, est rattaché à la direction générale de SIG depuis 2021. Le second travaille dans un autre département de l’administration publique depuis 2021. Les liens familiaux existaient au moment de l’embauche.

Ces révélations embarrassantes s’ajoutent à d’autres, faites cinq jours plus tôt, déjà à propos de Christian Brunier et toujours du Léman Bleu, accompagné à cette occasion du Tribune de Genève. S’appuyant sur des échanges de mails, la chaîne et le journal affirment que ce dernier avait eu connaissance, dès 2018, de surfacturations adressées aux Genevois par la SIG, pour un montant total de 22 millions de francs.

Soupçon de mensonge

C’est la Cour des comptes cantonale qui, en février de cette année, a remis un rapport détaillant ces surfacturations. Pourtant, interrogé à ce sujet il y a deux mois et demi, Christian Brunier, membre du Parti socialiste, a assuré qu’il n’était « pas au courant » de ces anomalies financières. Il n’aurait donc pas dit la vérité à ce moment-là. Pire, ajoute Léman Bleu sur son site :

« L’administration publique a ralenti le travail d’enquête et a contesté les recommandations, avant de les accepter sous la contrainte »

Bleu Léman

Une enquête administrative sur ces dysfonctionnements présumés est en cours. Le trop-payé pourrait être restitué aux Genevois. La somme pourrait bien dépasser les 22 millions. On parle d’une fourchette entre 75 et 100 millions de francs à rembourser.

L’épouse d’un des gendres

Retour aux soupçons de népotisme. Nous logeons au SIG avec Christian Brunier. Mardi 23 avril, au lendemain des révélations de Léman bleu sur l’embauche de ses gendres, le Tribune de Genève a révélé que l’épouse de l’un des deux venait d’être embauchée le 1er mars dernier et qu’elle occupe le poste de chargée de communication et graphiste à la Direction de la Communication Interne et Institutionnelle. Mais dans un autre secteur du SIG et sous une autre direction que celle où travaille son mari.

Pour leur défense, écrit le Tribune de Genève :

«Le SIG s’assure que le processus standard a été respecté (concours pour le poste, appel à candidatures diffusé en interne, à l’Office cantonal de l’emploi puis en externe, entretien et test de compétences des candidats avec le supérieur direct et les ressources humaines, avant la décision finale prise. par eux).”

Tribune de Genève

La demi-soeur, le beau-père, le compagnon

Avant l’histoire de la famille élargie de Christian Brunier à la SIG, c’est une autre du même registre qui tenait la République en haleine. Elle touche indirectement le conseiller administratif Dominique Perler, chef du Département de l’Aménagement, de la Construction et de la Mobilité à l’exécutif de la Ville de Genève. Côté révélations, on retrouve Léman Bleu et le Tribune de Genève. Ils ont été fatals au codirecteur du département.

La RTS résume sur son site :

« Il y a un peu plus d’un an, cette haute fonctionnaire a embauché sa demi-sœur, sans annoncer leur relation. Six mois plus tard, elle engage une connaissance parisienne, une femme qui habite même à une adresse appartenant au beau-père du réalisateur. Finalement, quelques mois plus tard, le compagnon de cette Parisienne obtient un poste important, celui de responsable des finances et des investissements, au sein de ce service clé.

Le compagnon en question, un Français, « a fait l’objet d’un avis négatif des ressources humaines. Il n’est pas arrivé en tête des évaluations et un candidat genevois a notamment obtenu de meilleurs résultats.

Face à la crise provoquée par ces soupçons de copinage, le conseil d’administration (l’exécutif de la Ville de Genève) a décidé de suspendre le codirecteur et de licencier les trois autres salariés. Autant dire que cela ne sent pas bon pour le Vert Dominique Perler qui comptait briguer un nouveau mandat lors des prochaines élections municipales, en 2025.

La gauche en sursis ?

Il y a deux ans, l’élu écologiste était mêlé au scandale dit du marteau-piqueur, une incroyable affaire d’asphalte sauvagement enlevé par des militants écologistes. Suite aux dernières révélations sur les embauches au sein de son département, la droite exige sa démission.

De son côté, le rédacteur en chef de Léman Bleu, Jérôme Seydoux, dans un éditorial au vitriol, demande au patron de SIG, « ex-président du Parti socialiste genevois », d’emprunter le « chemin de la sortie ».

La campagne municipale 2025 semble bien engagée. La droite veut redevenir majoritaire au conseil administratif de la capitale genevoise. Les cas de népotisme qui gangrènent la gauche pourraient l’y aider.

 
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