Le contre-projet offre plus de sécurité, selon un comité

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Un comité, réunissant tous les partis politiques et professionnels de santé, a présenté ses arguments contre l’initiative d’urgences locales 24 heures sur 24, jugée dangereuse. Il appelle à soutenir le contre-projet.

Jeremy de Mooij, Anouk Osiek Marmier, Estelle Zermatten, Simon Zurich, Anne Meyer Loetscher, Urs Perler et Emilie Risse (sans Marc Fahrni à l’extrême droite) avancent différents arguments en faveur du contre-projet. © Jean-Baptiste Morel

Jeremy de Mooij, Anouk Osiek Marmier, Estelle Zermatten, Simon Zurich, Anne Meyer Loetscher, Urs Perler et Emilie Risse (sans Marc Fahrni à l’extrême droite) avancent différents arguments en faveur du contre-projet. © Jean-Baptiste Morel

Publié le 24/04/2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

L’initiative d’urgence publique locale 24 heures sur 24 ne sauvera pas de vies, selon une commission venue défendre ce mercredi le contre-projet du canton lors d’une conférence de presse. Au contraire, cela mettrait « en danger la population fribourgeoise ». Des députés de tous les partis ainsi que des représentants de médecins, infirmiers et pharmaciens ont lancé leur campagne contre cette initiative. Ils estiment que le contre-projet constitue un meilleur moyen de répondre rapidement et en toute sécurité aux urgences médicales dans tout le pays. Ils ont également soutenu une aide de 175 millions de francs à l’hôpital de Fribourg, qui fait partie de ce paquet soumis au vote le 9 juin.

Le comité d’initiative des urgences H24 a lancé sa campagne

La commission a rejeté un à un les arguments des initiateurs. «Il ne suffit pas d’écrire “urgences” sur le recto d’un service pour sauver une vie», estime Simon Zurich, député (PS, Fribourg) et coprésident de la commission. Un tel service nécessite un plateau technique de qualité avec un laboratoire, une radiologie, du personnel spécialisé, des blocs opératoires et des soins intensifs. «Même un service 24 heures sur 24 doit répondre aux normes», estime le docteur Anouk Osiek Marmier, présidente de Médecins Fribourg.

Difficile à appliquer

Pour la commission, il serait impossible de prévoir un tel système à Fribourg, Riaz et Tavel, comme le propose l’initiative. Le coût serait important, sans compter la difficulté de trouver du personnel. «Il n’y a pas assez de spécialistes pour avoir un cardiologue à Fribourg, un à Riaz et un à Tavel», prend comme exemple la députée Estelle Zermatten (plr, Bulle), infirmière professionnelle. Avec des effectifs réduits, les conditions de travail risquent de se détériorer. Un volume minimal de cas pourrait manquer dans les sites périphériques. «Lorsqu’une personne a besoin d’une intervention chirurgicale, elle préfère s’adresser à un spécialiste habitué à le faire au quotidien», estime Simon Zurich.

« Si plus intervenants rapidesles députés s’en assureront”
Anne Meyer Loetscher

En cas d’urgence, un arrêt dans un hôpital régional peut retarder le traitement. “Il est préférable d’être stabilisé sur les lieux de l’accident”, poursuit la députée Anne Meyer Loetscher (centre, Estavayer), coprésidente de la commission, pour qui les mesures contenues dans le contre-projet sont plus efficaces. Le modèle d’intervention rapide, avec du personnel ambulancier spécialisé basé en périphérie, fonctionne très bien dans d’autres cantons. «Ce qui compte, c’est la rapidité d’action», relate Emilie Risse, membre du comité de la section fribourgeoise de l’Association suisse des infirmières.

Le nombre d’intervenants rapides n’a pas encore été déterminé. Trois régions, la vallée de la Jogne, l’Intyamon et la Haute Singine, sont a priori concernées. « Nous souhaitons que toute la commune soit couverte. Si des interventions plus rapides sont nécessaires, les députés s’en chargeront», déclare Anne Meyer Loetscher. L’objectif est de garantir une intervention dans un délai de quinze minutes partout dans le canton.

Alternatives aux urgences

Le contre-projet prévoit également un numéro de santé unique, gratuit et bilingue. Au bout du fil, des professionnels effectueront un premier dépistage et orienteront les patients vers une pharmacie, une clinique, une garderie ou un hôpital. Pour Jeremy de Mooij, président de la Société des pharmaciens fribourgeois, la surcharge des salles d’urgence de l’hôpital cantonal pourrait ainsi être partiellement résolue : « Les chiffres le montrent, les salles d’urgence sont suroccupées par un très grand nombre d’urgences non vitales. , en raison du manque de médecins généralistes et de pédiatres dans notre canton.» Selon la commission, cette proportion s’élèverait à 60 % des consultations.

En offrant un meilleur service aux Fribourgeois, les urgences locales permettraient de réduire les hospitalisations extra-cantonales, soutiennent les initiateurs. Les partisans du contre-projet rejettent cet argument. «La majorité des hospitalisations extra-cantonales concernent des opérations électives et non des urgences vitales», rapporte Jeremy de Mooij.

« Si le contre-projet passe, rien de tout cela ne sera mis en place »
Estelle Zermatten

Parmi les autres mesures prévues par le contre-projet, des équipes mobiles d’infirmières pourront se déplacer vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Quel que soit le lieu de l’intervention, le trajet en ambulance aura le même coût pour le patient dans tout le canton. « Le contre-projet réforme la gestion des urgences vitales et non vitales, ce qui était une nécessité. Mais si l’initiative passe, rien de tout cela ne sera mis en place», regrette Estelle Zermatten.

Un hôpital solide

La commission demande le soutien de la garantie de 105 millions de francs pour les investissements urgents de la HFR et du prêt de 70 millions pour les études d’un nouvel hôpital de soins aigus. «Nous voulons un hôpital cantonal fort. Il nous faut un outil efficace à Fribourg», estime Anne Meyer Loetscher. Dans les semaines à venir, le comité organisera des soirées dans tous les quartiers pour présenter ses arguments, avec le soutien du Conseil d’État et de la HFR.

 
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