cet éleveur laitier du Calvados s’est résigné aux choix de

cet éleveur laitier du Calvados s’est résigné aux choix de
cet éleveur laitier du Calvados s’est résigné aux choix de

Éleveur de vaches laitières en Suisse normande, à Saint-Omer (Calvados), Jocelyn Bertrand a entendu les annonces de Lactalis fin septembre 2024. Encore une explosion dans le monde agricole. Depuis les revendications de l’année dernière, rien n’a changé. déplore Jocelyn Bertrand qui a subi l’abattage de son troupeau en 2023 à cause de la tuberculose bovine. Le lait biologique de ses vaches est collecté par Lactalis.

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Pourquoi la Normandie n’est-elle pas concernée par la décision de Lactalis de réduire sa collecte de lait ?

C’est en Occident que Lactalis possède ses plus grands sites de production. Dans d’autres régions, cela demande plus de logistique pour moins de volume de lait, donc c’est moins intéressant pour l’entreprise. Certaines régions sont également soumises aux aléas du réchauffement climatique et ont du mal à se procurer du fourrage car moins d’eau signifie moins de maïs, donc moins de production.

En Normandie, nous n’avons pas eu de sécheresse depuis deux ans, nous avons encore de l’herbe abondante. Pour l’instant, notre région n’est pas concernée également pour une question de marketing et d’image : le camembert normand, avec la vache et les pommiers sur l’étiquette.

Avez-vous des craintes pour les producteurs laitiers ?

Dans les années 1980, il y avait la prime d’arrêt laitière : de nombreux agriculteurs préféraient en profiter pour arrêter. Il faut savoir que les éleveurs se voient refuser leur lait par Lactalis par simple courrier. Cette entreprise multinationale possède des usines partout dans le monde et peut produire du lait à moindre coût dans d’autres pays où la main d’œuvre est moins chère.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Il me reste dix-sept ans, je ne sais pas si j’arriverai au bout. Les normes de qualité sont de plus en plus élevées. Ça devient infernal. Nous devons toujours nous adapter, mais cela nécessite des investissements. De nombreux agriculteurs ont jeté l’éponge par lassitude. Il mousse tout seul.

Il y a de moins en moins de fermes. Les prévisions à long terme sont des exploitations gérées par des agro-agriculteurs avec des superficies énormes. La montée des normes rend le métier de plus en plus complexe. Je ne veux plus faire d’investissements pour ne pas m’endetter à nouveau. Je me débrouille avec ce que j’ai.

 
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