Le sénateur de l’Aveyron plaide pour un meilleur timing de la liaison ferroviaire Béziers-Neussargues et le développement du covoiturage et des bus. Ces derniers pourraient basculer, à moyen terme, vers une propulsion à hydrogène, plus respectueuse de l’environnement.
« Il y a quand même des lignes ferroviaires intéressantes… » Le sénateur de l’Aveyron Alain Marc veut le prouver par l’exemple. Avec son collègue de l’assemblée supérieure Jean-Claude Anglars, il organise une opération de sensibilisation des élus locaux. Ce jeudi 25 avril, en fin de matinée, l’embarquement est prévu sur la ligne ferroviaire Béziers-Neussargues desservant notamment Tournemire, Saint-Rome-de-Cernon, Saint-Georges de Luzençon, Millau, Séverac et Campagnac. “Je me dis que les personnes habitant la région de Camarès et qui souhaitent aller voir un médecin à Millau pourraient prendre cette ligne.”
La voiture toujours indispensable en zone rurale
Toutefois, Alain Marc n’oublie pas de préciser qu’en dehors de cette ligne l’offre ferroviaire se limite à Rodez-Paris. « Nous rencontrerons prochainement le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou à ce sujet. Mais, pour celui de Béziers-Neussargues qui passe par Millau, nous réunirons le plus de maires possible. Une excursion d’intérêt public selon le sénateur. « L’idée est que nous, les politiques, disons que cette ligne ferroviaire est intéressante. Que ce soit pour des usages quotidiens ou touristiques. Parce que ce serait dommage qu’il disparaisse un jour… »
Au-delà du ferroviaire, la question de la mobilité au quotidien interroge le sénateur aveyronnais. « Aujourd’hui l’usage de la voiture, malheureusement encore thermique, reste une obligation pour les personnes qui vivent en milieu rural. Il faudra aussi travailler sur la décarbonation, électrique ou hydrogène car nous ne voulons pas recréer des lignes de train. Ce serait une folie économique.»
Développer l’usage des deux-roues
« Nous espérons voir se concrétiser la liaison cyclable entre Aguessac et Millau. » Le sénateur Alain Marc sait bien que cette idée avance. Notamment grâce aux efforts conjoints de la Communauté de Communes Millau Grands Causses et du Parc Naturel Régional. » On peut alors penser à Millau – Saint-Rome-de-Tarn, sur la rive gauche du Tarn pour se rendre à Saint-Affrique retrouver la piste verte. Cela se ferait dans le cadre d’une maîtrise d’œuvre partagée entre la Communauté de communes de Millau, puis le Département et la Communauté de Saint-Affrique. Alain Marc décrit qu’« un circuit cyclable totalement sécurisé pourrait voir le jour pour des usages de loisirs bien sûr mais aussi pour un usage quotidien ».
Il n’en demeure pas moins que la mobilité verte, en milieu rural encore plus que dans les grandes villes, nécessite de la logistique. Et le développement du covoiturage pour lutter contre le phénomène de la conduite en solitaire. «Le Département a aménagé partout des zones de covoiturage.» Pas moins de huit ont été implantés dans le Sud Aveyron, notamment autour de Millau, à la Cavalerie au plus près de Saint-Affrique. “Ils étaient nécessaires et fonctionnent très bien, surtout pour les gens qui vont travailler.”
Des bus à hydrogène ?
Concernant le sujet d’une mobilité plus neutre sur le plan environnemental, Alain Marc se souvient d’une discussion avec José Bové sur l’hydrogène. « L’électricité, pour l’instant, c’est bien même si l’autonomie des batteries n’est pas suffisante. Un aller-retour de Millau à Montpellier n’est pas réalisable. Il existe déjà une entreprise à Albi qui équipe les bus à l’hydrogène. Ça marche.”
À moyen terme, le sénateur y voit même une possible solution alternative aux coûteux projets ferroviaires. « Au lieu de recréer certaines lignes à 180 millions d’euros, pourquoi ne pas doter les bus à hydrogène de huit ou dix allers-retours quotidiens. Nous devons faire preuve de bon sens et ne pas être des idéologues lorsque nous parlons de mobilité.»
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