La sécheresse « inquiète » mais « n’alarme pas » encore au Manitoba

Une grande partie de l’Ouest canadien reste en proie à la sécheresse, y compris le sud du Manitoba.» déclare Trevor Hadwen, spécialiste de l’agroclimat à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).

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« À l’heure actuelle, le sol est suffisamment humide pour démarrer la saison. Nous n’avons tout simplement pas de réserves d’eau », résume M. Hadwen.

Photo : Radio-Canada / Will Draper

Pourtant, dans sa plus récente évaluation de la sécheresse, Agriculture et Agroalimentaire CanadaAAC indique que les températures du mois dernier étaient plus frais que la normale dans les Prairies.

Au cours du mois de mars, la majeure partie du Manitoba a également retrouvé des niveaux de précipitations proches de la normale.

En soi, cela suggère normalement que les conditions de sécheresse s’améliorent.dit Trevor Hadwen.

Il explique que ce n’est pas le cas dans le sud de la province, où les conditions de sécheresse sont restées relativement inchangées […] et où une sécheresse extrême continue.

Il ajoute qu’en raison des températures élevées, de nombreuses chutes de neige ont tout simplement disparu. Ils ont été sublimés avant de pouvoir pénétrer dans le sol pour reconstituer les réserves en eau nécessaires à la germination des plantes. Il y avait donc peu de neige encore présente à la fin du mois dernier.

La majeure partie de la neige a disparu et nous dépendons désormais de l’humidité et des précipitations printanières pour passer au travers. [les prochaines années]ce qui est un peu anormaldit Trevor Hadwen.

Trevor Hadwen indique qu’au 31 mars, 75 % des Prairies étaient classées en situation de sécheresse, ce qui est assez élevé. Cependant, si l’on considère uniquement la superficie agricole, la proportion grimpe.

Quatre-vingt-sept pour cent du paysage agricole des Prairies est en proie à la sécheresseprécise Trevor Hadwen.

Au Manitoba, 42 % du territoire et 64 % des terres agricoles sont actuellement classés en état de sécheresse par Agriculture et Agroalimentaire CanadaAAC.

À moins que nous n’obtenions des pluies opportunes tout au long de l’année ou une humidité importante ce printemps pour reconstituer davantage ces réserves, nous aurons des difficultés.dit Trevor Hadwen.

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Au Manitoba, 42 % du territoire et 64 % des terres agricoles sont actuellement classés en sécheresse par Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Photo : Agriculture et Agroalimentaire Canada

Selon lui, le sort des prochaines récoltes se décidera donc au printemps, car Le sud des Prairies reçoit la majeure partie de son humidité en mai et juin..

Nous sommes dans une période d’incertitude où nous attendons de voir comment se déroulera le printemps pour déterminer comment se déroulera l’année.dit Trevor Hawden.

Nous sommes inquiets, mais pas alarmés.

Actuellement, l’humidité du sol est suffisante pour démarrer la saison. Nous n’avons tout simplement pas de réserves d’eau.résume le spécialiste.

Changements agronomiques

Pendant ce temps, dans leurs fermes, les agriculteurs j’ai hâte de commencer à semer dans les champscomme l’explique Chuck Fossay, le président de Producteurs de canola du Manitoba.

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Depuis que Chuck Fossay a commencé à cultiver la terre, les agriculteurs ont adapté leurs pratiques en fonction des humeurs de Mère Nature. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Cameron MacIntosh

L’agriculteur prévoit ensemencer ses terres avec du blé, du canola et du soja.

C’est notre culture typique, un mélange de céréales et d’oléagineuxdit Chuck Fossay.

Tout était assez sec» dit-il en parlant de ses champs, situés dans la vallée de la rivière Rouge, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Winnipeg.

Il semble que ces dernières années, le temps ait été un peu changeant.

Depuis que Chuck Fossay a commencé à cultiver la terre, Il y a 30 ou 40 ansles agriculteurs ont adapté leurs pratiques en fonction des humeurs de Mère Nature.

Il souligne par exemple que le soja et le maïs n’ont pas toujours été cultivés dans la vallée de la rivière Rouge.

Dans les années 80 et 90, notre saison était trop courteil raconte. Nous avons désormais une saison de croissance plus longue.

Nous modifions nos méthodes agricoles, nos équipements et les variétés que nous cultivons pour continuer à obtenir de bonnes récoltesil ajoute.

Selon Chuck Fossay, les agriculteurs sont aujourd’hui mieux équipés que par le passé pour faire face à des conditions climatiques difficiles.

En 2023, nous n’avons reçu que 7 centimètres de pluie entre le 1euh Mai et 1euh Août dans ma ferme. Normalement, nous obtenons au moins 15 centimètresdit-il, ajoutant qu’il a quand même réussi à obtenir des récoltes de canola et de blé supérieures à la moyenne.

Toutefois, ces changements ont un coût important.

Nous espérons obtenir une autre bonne récolte comme l’année dernière, peut-être même une meilleure récolte, car les prix des céréales sont en baisse, tandis que le coût des engrais et des semences hybrides est assez élevé. Il nous faudra donc de bonnes récoltes pour payer les factures à l’automnedit Chuck Fossay.

Nous attendons de voir ce que Mère Nature nous réserve.

Au cas où Mère Nature jouerait un mauvais tour aux producteurs, Chuck Fossay espère simplement que les programmes [comme ceux de la Société des services agricoles du Manitoba] sera là pour [les] aider à continuer [leurs] activités agricoles pendant quelques années en attendant que la situation s’améliore.

Mais vous savez, nous avions assez d’humidité, je pense, pour démarrer nos cultures une fois le gel passé. conclut-il.

 
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