Visiter le Canada | Trudeau et Macron insistent sur une désescalade de la violence au Liban

Le Premier ministre Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron ont plaidé pour la nécessité d’un « cessez-le-feu immédiat » entre Israël et le Hezbollah lors d’une conférence de presse conjointe à Montréal jeudi après-midi.

Le président Macron ne considère pas le refus exprimé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de procéder à la trêve de 21 jours comme une réponse définitive. Il s’est montré déterminé à « tout faire pour que cette proposition soit acceptée ».

“Je pense que ce serait une erreur de la part du Premier ministre de refuser car il assumerait la responsabilité d’une escalade régionale, évidemment de nouvelles victimes civiles au Liban, mais une escalade bien au-delà que personne ne contrôlerait”, a-t-il tranché.

Justin Trudeau a indiqué avoir évoqué avec M. Macron « l’escalade dévastatrice » du conflit qui s’intensifie entre Israël et le Hezbollah et qui a fait plus de 600 morts au Liban ces derniers jours.

Le Premier ministre du Canada a réitéré, comme il l’avait fait la veille, « qu’un cessez-le-feu immédiat doit absolument être obtenu », ajoutant que « ces violences contre les enfants et les femmes doivent cesser ».

« Nous devons agir pour ramener la paix et la stabilité au Liban et, par-dessus tout, pour empêcher une escalade encore plus grande de la violence et la mort de personnes innocentes dans la région », a déclaré M. Trudeau.

Mercredi soir à Ottawa, lors d’un dîner privé informel, Justin Trudeau et Emmanuel Macron ont également discuté de la situation au Liban.

Arrivés au Parlement jeudi matin pour une réunion plus formelle, les deux hommes ont résumé leur conversation de la veille à Rideau Cottage. M. Trudeau a notamment évoqué « la situation extrêmement difficile au Liban », pays « où la France et le Canada entretiennent des liens profonds ».

Il est revenu, en point de presse à Montréal, sur ces liens privilégiés.

Les deux dirigeants ont également indiqué avoir évoqué la situation en Haïti, et le président Macron a évoqué la possibilité que la France impose des sanctions aux élites haïtiennes.

Le Canada, qui applique de telles sanctions depuis deux ans, fait pression pour que l’Europe emboîte le pas.

“A vos côtés, nous prendrons les mesures utiles en termes de sanctions ou d’équipements – comme nous en avons discuté – nous-mêmes et au sein des instances européennes”, a déclaré M. Macron.

Les deux chefs d’Etat ont également expliqué avoir eu des échanges sur “l’intelligence artificielle responsable”, le changement climatique, la lutte contre la désinformation ainsi que la défense et la sécurité.

La visite du président Macron au Canada intervient après que le Sénat français a rejeté, en mars, l’Accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada et l’Union européenne, également connu sous son abréviation anglaise CEUTA.

Le président français s’est voulu rassurant sur l’avenir de l’accord. « Si quelqu’un s’oppose aujourd’hui à la CEUTA, c’est bien quelqu’un qui ne veut plus jamais conclure d’accord commercial avec qui que ce soit », a-t-il soutenu.

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Il a également salué les résultats obtenus par la mise en œuvre provisoire de l’accord. “Les esprits se sont échauffés, ce qui arrive dans la vie politique, mais j’invite ceux dont l’esprit s’est échauffé à regarder les chiffres”, a-t-il déclaré.

Le président Macron a également remercié le Canada pour son soutien à l’Ukraine, qui se défend contre la guerre d’agression menée par la Russie.

MM. Macron et Trudeau étaient à New York en début de semaine pour l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies, et ils seront de nouveau réunis la semaine prochaine, en France cette fois, pour le sommet de la Francophonie.

M. Macron est venu pour la dernière fois au Canada en 2018, avant la pandémie, pour le sommet du G7 à La Malbaie.

Avec des informations de Dylan Robertson à Ottawa