Financer les transports publics | Des choix déchirants soumis aux Montréalais

Financer les transports publics | Des choix déchirants soumis aux Montréalais
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Baisser le niveau de service ? Augmenter les prix des utilisateurs ? Imposer de nouvelles taxes aux automobilistes ? Gonfler la facture fiscale des propriétaires ? L’administration Plante souhaite entendre l’opinion des Montréalais sur les choix difficiles qui seront nécessaires pour résoudre la crise du financement du transport collectif.


Publié à 1h22

Mis à jour à 5h00

Objectif : trouver 700 millions

Un groupe d’élus de la Commission des finances et de l’administration lancera le 6 mai une consultation sur le financement métropolitain des transports publics. Plus que jamais, alors que les dépenses s’annoncent nombreuses et que les recettes tarifaires sont fragilisées par le télétravail, l’objectif est de diversifier Source de revenu. En 2025, dans le seul Grand Montréal, le déficit des entreprises de transport est estimé à 561 millions de dollars, mais il bondira l’année suivante à 605 millions, puis à 670 millions et à 700 millions en 2028.

Participez à la consultation

Réduire le service

En admettant qu’un « nouvel effort d’optimisation des ressources […] est souhaitable», l’administration Plante reconnaît d’emblée, dans un document préliminaire à la consultation, que «l’offre de service pourrait être revue pour identifier les modes de transport et les itinéraires les moins efficaces afin d’en évaluer la nécessité». Elle prévient toutefois qu’un tel choix réduirait la fréquentation et les recettes tarifaires, ce qui conduirait alors « à une nouvelle réduction de l’offre de services, et ainsi de suite ». De plus, ajoute-t-on, « les économies générées par la réduction de l’offre de services seraient en partie annulées par la réduction des subventions gouvernementales de fonctionnement ».

+32%

Augmentation des dépenses prévues en transport collectif dans le Grand Montréal d’ici 2028

Augmenter les prix des utilisateurs

Selon l’administration, une indexation supplémentaire de seulement 1% des tarifs des transports publics générerait « des recettes supplémentaires de l’ordre de 10 millions d’euros au niveau régional ». Ainsi, pour compenser une partie importante du déséquilibre, « l’indexation devrait être substantielle », affirme la Ville. D’un autre côté, la métropole craint qu’une augmentation des tarifs décourage l’utilisation des transports publics en général, provoquant ainsi, une fois de plus, une baisse des recettes tarifaires, mais aussi davantage de congestion routière et de pollution. En 2024, les résidents de l’agglomération de Montréal verseront environ 69 % des contributions à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), soit 682 millions de dollars.

+1% des prix = 10 millions

Gonfler certaines taxes

Du côté de la fiscalité, la Ville cite notamment la taxe sur l’essence, dont le taux de 3 cents le litre n’a pas changé depuis 2010, alors que le prix moyen du litre était de 1,08 $. Une indexation de cette taxe lancée en 2020 aurait permis de libérer 19 millions supplémentaires d’ici 2025. Au niveau municipal, Montréal envisage, comme plusieurs autres villes, d’augmenter la taxe de 59 $ sur l’immatriculation des véhicules, ainsi que La presse a rapporté lundi. Cette mesure à elle seule devrait déjà rapporter 125 millions en 2024, mais depuis qu’elle a été étendue à 450, l’agglomération de Montréal « a perdu 36 millions de revenus », apprend-on. Les frais d’immatriculation, 30 $ par véhicule, n’ont pas non plus augmenté depuis 1992; environ 15 millions de dollars auraient été disponibles s’ils avaient été indexés il y a quatre ans.

+1 centime/litre (taxe essence) = 29 millions

Augmenter les taxes municipales

Autre piste envisagée : une « augmentation massive » des cotisations communales. Mais si les villes doivent payer davantage, elles devront répercuter la facture sur leurs citoyens. Pour combler le manque à gagner en 2025, la Ville de Montréal estime qu’elle « devrait augmenter sa taxe foncière de 9 % de plus que la hausse prévue pour ses autres dépenses ». Au moment où de nouvelles négociations s’amorcent à ce sujet entre les entreprises de transport et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, l’administration Plante réitère dans son rapport que « les gouvernements doivent non seulement assurer le maintien des services de transport collectif, mais aussi soutenir sa croissance ». .

+1% de taxes foncières = 36 millions

Mettre en place une taxe kilométrique

Enfin, l’idée d’une taxe kilométrique – payante en fonction de la distance parcourue en voiture – devrait être explorée. Cette option est en cours d’évaluation par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Le problème est qu’il s’agit d’un système coûteux qui ne pourrait être mis en œuvre avant 2031, selon les estimations actuelles. Selon la Ville, il serait cohérent de déployer un tel système « sur un territoire plus vaste que la seule région métropolitaine de Montréal », mais surtout de le remplacer éventuellement par la taxe sur l’essence actuelle. La Ville craint toutefois que le gouvernement finisse par utiliser ces revenus pour entretenir le réseau routier plutôt que pour financer le transport collectif.

2 millions

Nombre de véhicules immatriculés dans la région de Montréal

 
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