Le prix de l’ennui

Le prix de l’ennui
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Télévision et Internet ? Ça dépend.

C’est un lecteur qui m’a écrit pour porter à ma connaissance ce qu’il considère comme une « situation inacceptable », soit le prix à payer pour avoir accès à internet et à la télévision à l’Institut de cardiologie et de pneumologie du Québec (IUCPQ). , que j’appelle encore Hôpital Laval. Ceux qui en ont les moyens peuvent se divertir, les autres doivent être patients.

« Aussi critiquables que soient la télévision et Internet, ils offrent néanmoins un baume non négligeable à une clientèle souvent très vulnérable, seule et qui doit passer beaucoup de temps au lit. En effet, pour de nombreux patients souffrant d’importants problèmes cardiaques et pulmonaires, dont certains optent pour des soins palliatifs, cela reste l’un des seuls moyens de passer le temps », souligne Mark, qui rend visite à sa famille depuis un mois. père.

C’est en fait ce qui s’est passé ; son père a dû être transféré peu après dans un centre de soins de fin de vie, où il est décédé.

À l’IUCPQ, l’accès à Internet dépend de l’endroit où vous vous trouvez à l’hôpital. Vous traînez dans une salle d’attente ? Êtes-vous dans un couloir? Pas de problème, vous avez accès au wifi gratuit pour passer le temps. Entrez-vous dans une pièce ? Le signal se coupe, vous venez de passer dans «Solutions d’engagement des patients du Health Hub», qui détient le monopole d’Internet et de la télévision.

« L’accès au wifi est limité aux espaces publics et aux salles d’attente, en raison des obligations contractuelles que nous avons avec le fournisseur de téléviseurs au chevet des usagers », confirme l’IUCPQ sur son site Internet.

A partir de là, si vous souhaitez vous amuser un peu, naviguez sur votre tablette, il faut sortir sa carte bancaire. Et ce n’est pas bon marché. Pour une journée, c’est 14,75 $ plus taxes, pour « cinq jours et deux jours gratuits », donc une semaine, la facture monte à 73,75 $ plus taxes et pour un mois, « 15 jours et 15 jours gratuits », il faut plafonner 221,25 $, plus de 250$ avec taxes.

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Voici ce que ça coûte d’avoir la télé et internet pendant un mois à l’IUCPQ.

C’est la même chose dans plusieurs autres hôpitaux de la province, où les prix fluctuent d’un établissement à l’autre. À la Cité de la Santé de Laval, par exemple, il en coûte plus de 275 $ pour accéder à « ConnecteMonLit ». On est dans les mêmes prix à Chicoutimi, un peu moins à Granby, tandis qu’à Alma, on indique que le « service » est «à venir« .

“Ceux qui en ont les moyens, en l’absence d’options, paieront pour cela, malgré le prix exorbitant”, déplore Mark. Mais ceux qui n’ont pas les moyens… Et ceux qui n’ont pas de visiteurs… Wow, bravo.

Et dans les autres hôpitaux de la ville ?

Au CHU de Québec et à l’Université Laval, qui comprend l’hôpital Saint-Sacrement, l’Enfant-Jésus, Saint-François d’Assise, l’Hôtel-Dieu et le CHUL, il faut également souscrire la carte de crédit. Ici, c’est avec Hopitel qu’il faut faire affaire pour pouvoir regarder la télé en payant un peu plus de 20$ pour une journée taxes incluses, 104,72$ pour une semaine et 239,75$ pour 28 jours, qu’on le vend aussi en super promo , « 14 jours dont 14 jours gratuits ».

Et cela n’inclut même pas le wifi, je veux dire une connexion digne de ce nom, pas le service de base gratuit qui donne « accès à une connexion internet à débit limité pendant quatre heures dans une même journée ». Cette connexion […] ne permet pas le téléchargement et la lecture de vidéos ou de fichiers volumineux.”, peut-on lire sur le site du CHU.

Pour une « navigation complète illimitée pendant une période déterminée [qui] permet de télécharger, de lire des vidéos et d’utiliser des applications de streaming de films », vous devez payer 2 $ pour une heure, 5 $ pour 24 heures, 20 $ pour une semaine, 40 $ pour un mois.

Cela représente près de 300 $ pour la télévision et Internet pendant un mois.

À l’Hôtel-Dieu de Lévis, une autre entreprise, Gestec, s’occupe des téléviseurs, qu’elle loue 12 $ par jour, soit une quarantaine de dollars par semaine, la même chose à Saint-George et un peu plus cher qu’à Jonquière et Roberval.

Cependant, dans d’autres hôpitaux, tout est proposé gratuitement. C’est le cas, entre autres, du Centre hospitalier régional de Lanaudière à Joliette où la télévision et Internet sont offerts, comme à l’IUCPQ par Hub Santé Engagement Patient Solutions, mais gratuitement. J’ai fait l’exercice comme si je voulais y commander des services pour une chambre et, au lieu d’une invitation à choisir entre des forfaits, ceci est apparu à l’écran : « Cet endroit offre un service gratuit ». Idem à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal, où l’on veille également au moral des patients.

C’est possible, alors.

Comme le disait Mark, on peut penser ce qu’on veut de la télé et d’Internet, on peut dire que les patients n’ont qu’à retaper Guerre et Paix pour passer le temps, faire des sudokus ou tricoter un bonnet pour les plus jeunes, il n’en reste pas moins que si il y a un endroit où on a besoin de se divertir, de se changer les idées, c’est dans une chambre d’hôpital.

Lorsqu’on est alité, cela devient presque un service essentiel.

Pour répondre à cette chronique, écrivez-nous à [email protected]. Certaines réponses pourront être publiées dans notre rubrique Opinions.

 
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