Par Benjamin Forant
Publié le
23 avril 24 à 15h19
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C’est une procédure qui a duré sept ans. Depuis le 23 novembre 2016, Guillaume Bousquet se bat pour condamner l’hôpital de Guebwiller, où son épouse est décédée Flavy.
Depuis novembre 2023, c’est chose faite : l’établissement a été jugé responsable de la mort de la jeune maman. Au plus grand soulagement de Guillaume. « En révélant tous les faits, le jugement rendu aide la famille à avancer sur le chemin du deuil », explique-t-il.
Température de 40 degrés
Ce drame débute le 22 novembre 2016. Après 4 jours de fièvre intense, supérieure à 40 degrés, Guillaume Bousquet appelle le 15 et Flavy est emmenée aux urgences de l’hôpital de Guebwiller. Après quelques examens, ce dernier est autorisé à rentrer chez lui, après avoir pris du paracétamol.
Durant la nuit, elle a perdu connaissance à deux reprises. Son mari a rappelé le 15 très tôt le lendemain matin. Le SMUR l’emmènera en urgence à l’hôpital de Colmar. «C’est la dernière fois que les enfants et moi la verrons vivante. »
Une mort très rapide
Malheureusement, après une opération d’urgence, elle a été placée en soins intensifs. Elle est décédée quelques heures plus tard. Pour la petite famille, c’est un choc. » Les gens me parlent de méningites graves. Ma vie est bouleversée, c’est un véritable tsunami », explique Guillaume.
Le mari, désormais veuf, se pose mille questions : comment la maladie a-t-elle pu ne pas être détectée à Guebwiller ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de prise de sang ?
Après une première expertise, Guillaume Bousquet et son avocat ont relancé des expertises indépendantes, et le résultat est sans appel selon eux : La responsabilité de l’hôpital de Guebwiller apparaît évidente.
C’est à ce moment qu’il lance la procédure judiciaire. Après de nombreuses années de combat, on estime que les défaillances de l’hôpital « ont fait perdre à Mme Bousquet ses chances de survie, que l’on peut évaluer à 80 %. » L’hôpital de Guebwiller a été condamné à verser 135 000 euros à la famille.
Dans le procès-verbal d’audience, on peut lire que le centre hospitalier de Guebwiller “fait valoir qu’il n’a commis aucune faute et que, dès lors, sa responsabilité ne peut être engagée qu’à titre subsidiaire, le préjudice devant être réduit à des proportions plus justes”.
Améliorer le système de santé
Selon toutes les hypothèses possibles, la possibilité d’une méningite rapide est celle qui revient le plus. Guillaume s’interroge sur le fait que cette maladie n’ait pas été directement suspectée.
Cette situation interroge sur les raisons qui poussent un médecin à ne pas faire le nécessaire face à des symptômes aussi évidents. Est-ce le manque de ressources techniques et humaines ? Un manque de lucidité dû à une fatigue excessive ? Ou une simple négligence humaine ?
Guillaume a depuis refait sa vie. Il retrouve notamment l’amour et s’installe dans le Sud-Ouest.
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