l’essentiel
Depuis plusieurs semaines, des pêcheurs ou simplement des observateurs alertent sur une supposée baisse drastique du nombre de poissons dans les rivières de l’Aude. Agly, Aude et Berre seraient principalement concernées. Face à cette inquiétude, la fédération départementale de pêche apporte quelques réponses, notamment concernant le cas unique de l’anguille européenne.
Manque de poisson dans les rivières de l’Aude ? C’est la question que se posent certains pêcheurs ou simplement observateurs préoccupés par le sujet depuis plusieurs semaines. Face aux inquiétudes grandissantes, la fédération départementale des pêcheurs a tenu à apporter quelques réponses.
Pour Adrien Arazo, directeur au sein de la structure, la vérité est loin de ce que raconte la rumeur. Il recontextualise : « Cette appréhension vient essentiellement d’un sentiment propre aux pêcheurs. Des diminutions, oui, il y en a mais c’est normal à cette période de l’année. Rien d’alarmant n’est à noter. Cependant, si l’on regarde sur une décennie, les rivières se dépeuplent petit à petit.» Il y a plusieurs raisons à cela, à commencer par le changement climatique. Les plans d’eau s’assèchent, entraînant la disparition progressive de certaines espèces.
Un cas inquiétant
S’il n’y a pas de pénurie dans l’Aude, la fédération de pêche met quand même en avant le cas de l’anguille européenne. Adrien Arazo revient sur le communiqué évoquant le sujet : « Heureusement, cette espèce n’a pas totalement disparu du département mais les signes avant-coureurs d’un déclin de la population sont clairement visibles. Les anguilles remontent beaucoup moins fréquemment les rivières. Ils ont récemment été protégés dans les départements méditerranéens via un arrêté interdisant la pêche de loisir en eau douce comme en mer. »
Pour pallier les risques de disparition, un réseau de surveillance spécifique a été mis en place par la fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques de l’Aude, en partenariat avec l’association Migrateur Rhône Méditerranée et le Parc Naturel Régional de la Narbonne. Il permettra d’estimer le taux de recrutement annuel dans les bassins de Berre et de l’Aude. Les données collectées permettront d’informer sur l’état des populations audoises et alimenteront prochainement une base de données sur l’ensemble du bassin méditerranéen français. Ces éléments serviront également d’arguments en faveur de la restauration des rivières le syndicat mixte des milieux aquatiques et rivières de l’Aude (SMMAR).
Autrefois abondante dans nos cours d’eau, l’anguille européenne a vu ses stocks mondiaux s’effondrer de plus de 80 % au cours des dernières décennies. Les causes du déclin de cet incroyable migrateur sont multiples et sont principalement liées à son cycle de vie complexe depuis son lieu de naissance dans la mer des Sargasses située dans l’océan Atlantique Nord, et ses zones de reproduction dans les rivières où il souffre du réchauffement climatique, de la pollution, barrages et même surexploitation.
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