Le procès d’un auteur de menaces de mort contre l’ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel encore reporté

Le procès d’un auteur de menaces de mort contre l’ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel encore reporté
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RAPPORT D’AUDIENCE Le prévenu, un homme de 26 ans dont le profil contraste avec la violence des propos qu’il a tenus sur les réseaux sociaux, sera jugé le 26 juin.

Le décalage entre la personnalité de l’accusé et la violence de ses propos en ligne est quelque chose de déconcertant. Car c’est apparemment un jeune homme modèle, calme, apaisé, qui s’est présenté au bar. Accusé d’avoir menacé de mort sur les réseaux sociaux l’ancien directeur de la Cité scolaire Maurice-Ravel (Paris) qui avait demandé à une élève de retirer son voile dans l’enceinte de son établissement, Ibni-Akram A., né à Colombes (Hauts- de-Seine) en juin 1997, a comparu ce mardi devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

L’homme de 26 ans, athlétique et de taille moyenne, s’est présenté en col roulé et pantalon de costume gris, bottes en cuir noir, lunettes rectangulaires devant les yeux. « Inconnu de la police avant cette affaire », son casier judiciaire est vierge, souligne le président. Son père est fonctionnaire dans un cimetière, sa mère est au chômage. L’homme, qui vit avec ses parents, a deux sœurs. L’enquêteur social le décrit comme « coopératif et sans addiction ». Et certaines entreprises pour lesquelles il a travaillé le recommandent.

Une première demande de renvoi a été déposée le 12 mars. Lors de cette audience, le prévenu avait “reconnu” Et “regretté” les faits qui lui sont reprochés. Ce mardi, un renvoi a de nouveau été demandé, et accordé, pour vices de procédure. À l’époque, le tribunal n’avait pas renvoyé le procès devant une chambre spécialisée. Il sera donc jugé le 26 juin par les magistrats spécialisés de la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 45 000 euros d’amende. D’ici là, le contrôle judiciaire est maintenu, avec obligation de se présenter toutes les deux semaines au commissariat du 20e arrondissement de la capitale.

Devant les juges, le prévenu s’est à nouveau excusé « au directeur et à tous ceux[’il] ça a fait mal”. « Évidemment, je regrette mes commentaires, ils sont ignobles et ne représentent pas qui je suis. Je ne peux rien faire d’autre ni revenir en arrière.il ajouta.

Dans la salle d’audience, où les journalistes occupent la moitié des bancs, les étudiants de BTS de Maurice-Ravel ont fait le déplacement avec leur professeur. Pour des raisons de sécurité, l’ancien proviseur, qui a renoncé à ces fonctions, ne s’est pas présenté.

“Nous devons brûler ce chien vif.”

L’affaire remonte au 28 février 2024. Ce mercredi-là, le proviseur à la tête de la Cité scolaire du 20e depuis 2017 surprend trois étudiantes dans la cour portant le voile. Il leur demande de les enlever et se heurte au refus de l’un d’eux. L’ancien directeur de l’établissement la prend alors par le bras pour l’interroger. Cette dernière se met à crier qu’elle a été touchée. Un mensonge qu’elle reconnaîtra plus tard… Trop tard.

Dans l’établissement, la rumeur se propage, y compris par des étudiants qui n’ont pas vu la scène. Parmi eux, une jeune fille de 17 ans qui s’empresse de le dire à son grand frère, Ibni-Akram A. Sur X, le jeune homme participe au lynchage numérique. “Ma sœur m’a raconté cette histoire, c’est fou, il faut brûler ce chien vif.”, écrit-il en se cachant derrière le pseudonyme de « Nahaa Uchicha ». Une spirale qui fait dramatiquement écho aux mécanismes qui ont conduit à l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty par un terroriste islamiste en octobre 2020. Face à cet élan de haine, le proviseur a porté plainte le 29 février.

Prosélytisme sur les réseaux sociaux

Le 12 mars, Ibni-Akram A. a été arrêté et présenté devant le tribunal correctionnel de Paris avant renvoi de l’affaire. Jusqu’à aujourd’hui, le jeune homme, qui réside à Paris, était placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec la victime, de se rendre à proximité du lycée Maurice-Ravel et de se présenter chaque semaine au commissariat. du 20ème arrondissement. Un contrôle judiciaire respecté, a souligné le président.

En scrutant ses réseaux sociaux, les enquêteurs dénichent des publications pro-palestiniennes, hostiles au gouvernement israélien et à l’imam Chalgouhni, pourfendeur de l’intégrisme islamiste. Mais aussi des propos qui pourraient relever du prosélytisme religieux : « Nous devons vraiment construire nos propres écoles ».

Son profil est « très différents de ceux habituellement rencontrés dans ce type de cas », a commenté avant l’audience une Source proche du dossier. Diplômé d’un master 2 en “gestion de projet”, Ibni-Akram A. est actuellement chef de projet, spécialisé dans le transport et la logistique. Il a effectué plusieurs missions pour la SNCF, dont un contrat en alternance, et travaille encore ponctuellement au Paris Saint-Germain (PSG), indique-t-il sur son profil LinkedIn – récemment supprimé.

Il est également bénévole au sein de l’association Esprit-Savoir-Sport-Équité (ESSE) qui développe diverses actions sociales, culturelles et sportives en faveur du quartier prioritaire Danube-Solidarité-Marseillaise dans le 19e arrondissement. Aujourd’hui, le prévenu est “en progres” dans les processus de recrutement dans les entreprises d’ingénierie.

 
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