TRIBUNE
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Le Président est attendu jeudi 25 avril pour un discours sur l’Europe, dans la lignée de celui prononcé au même endroit en 2017. Sandra Laugier et Johann Chapoutot, enseignants à la Sorbonne, y voient une nouvelle opération de communication d’un pouvoir qui dépense son temps à piétiner les connaissances et la pensée critique.
Comme il y a eu des « discours d’Harvard » ou des discours d’Oxford, certains voudraient inscrire leur « discours de la Sorbonne » dans l’histoire. La première tentative ayant échoué (qui s’en souvient ?), les communicants de l’Elysée récidivent. Le temps d’une journée entière, le Quartier Latin va redevenir une forteresse de sécurité pour le monarque du moment venu discuter dans le grand amphithéâtre d’une université où, CRS oblige, il sera très difficile de travailler ce jour-là.
Sur un ton affecté et laborieux, on mettra donc des perles et des antiphrases, on bavardera de « bienveillance » et de « progressisme », on appellera au sursaut contre l’extrême droite dont d’ailleurs on a tout repris. Après avoir voté la loi sur l’immigration, après avoir annoncé la tenue de conseils de discipline dans les écoles primaires, l’uniforme et le SNU et pendant que nous poursuivons sans relâche les militants écologistes, syndicalistes et opposants politiques comme Mathilde Panot, nous discuterons d’universalisme et de démocratie devant un parterre de gens obligés et derrière quatre cordons de gendarmes mobiles – l’habituel village Potemkine d’un pouvoir faible, bavard, coupé de toute réalité.
Le « camp de la raison » autoproclamé est un monument de l’irrationalité
Cette fausse propagande n’a pas sa place dans une université. Le « nouveau monde », ce pétainisme managérial, passe son temps à tergiverser
France
