le rôle incertain du Maroc dans la formation des imams français

le rôle incertain du Maroc dans la formation des imams français
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Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est rendu au Maroc les 21 et 22 avril, alors que les relations entre le Maroc et la sont en pleine phase de réchauffement, après près de deux ans de froid diplomatique. A cette occasion, celui qui est également chargé des cultes a notamment rencontré l’inamovible ministre marocain des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, en poste depuis plus de vingt ans.

Le Maroc joue un rôle de premier plan dans l’islam français, à travers le financement et la construction de mosquées ou l’envoi de chantres pendant le Ramadan via l’Union des mosquées de France (UMF).

Gérald Darmanin a notamment évoqué avec Ahmed Toufiq la fin du système des imams détachés en France, mais aussi la question de la formation des imams. En février 2020, dans son discours à Mulhouse “sur la lutte contre le séparatisme islamiste”, le président de la République Emmanuel Macron avait affiché sa volonté que “on a des imams qui sont formés en France”.

Un virage à 180 degrés de la part des autorités françaises puisque, en 2015, le président François Hollande a présidé à la signature d’un « déclaration commune » pour la formation des imams français à l’Institut Mohammed-VI de Rabat. Cette dernière venait d’être créée pour former des imams étrangers.

Une formation qui peine à voir le jour en France

L’UMF était chargée de superviser la sélection des candidats français. « Entre 2015 et 2020, une centaine de personnes, dont une majorité d’imams et une quinzaine de morchidates (prédicateurs, NDLR), y ont été formés. La crise du Covid a alors rendu difficile la poursuite des cours au Maroc. Et on a compris, après le discours de Mulhouse, que l’État ne voulait plus que les imams français soient formés à l’étranger, donc on n’a pas relancé la formule. décrit Mohammed Moussaoui, président de l’UMF.

Une Source diplomatique assure que les autorités françaises avaient indiqué aux autorités marocaines, dès le début de l’année 2020, qu’elles souhaitaient que cette formation prenne fin. Ce qui n’a pas empêché le ministre français de l’Intérieur de déclarer, selon l’agence officielle marocaine MAP : « Nous sommes très attentifs à la formation des imams et à la façon dont le Maroc peut nous aider dans ce domaine. » Une déclaration confirmée par l’ambassade de France, et qui ajoute au flou sur le sujet.

Car si l’État français prône la création de formations sur le sol français, celles-ci peinent à voir le jour. Le ministère de l’Intérieur souligne La Croixpar ailleurs, la création de 36 diplômes universitaires (DU) de « laïcité et compréhension de la religion », destiné au personnel religieux musulman. “L’Etat n’a cependant aucun moyen d’imposer l’obtention de ces DU pour que les imams puissent exercer, à l’exception des aumôniers”, commente Bernard Godard, spécialiste de l’islam français.

De son côté, Mohammed Moussaoui relève les difficultés de mise en place de l’Institut Islamique, créé à Strasbourg en 2022 pour assurer la formation des imams : partenariat jugé peu satisfaisant avec l’Université de Strasbourg, coût de la vie des étudiants, etc. Le président de l’UMF n’exclut donc pas de relancer le programme de formation des imams français à l’Institut Mohammed VI, dont les frais ont été pris en charge par l’État marocain, qui a versé une bourse aux étudiants. “Nous aimerions le faire en bon accord avec l’Etat, il continuecomme entre 2015 et 2020. »

 
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