Par Éditorial La Presse de la Manche
Publié le
23 avril 24 à 18h30
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Le torchon brûle entre les différents services de l’État concernant l’érosion côtière.
David Legouet, maire de Barneville-Carteret (Manche) et Francis Botta, maire de Saint-Jean-de-la-Rivière (Manche), ont organisé une conférence de presse ce mardi 23 avril 2024 pour partager leur insatisfaction avant la position de l’Etat à l’égard des « méthodes douces » encouragées et conseillées par la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) et les services préfectoraux.
Pour contrer cet inévitable déclin du littoral, les deux maires de La Manche rappellent qu’ils suivent cet avis depuis 2021.
Les méthodes douces comme le sable et les déversoirs ne fonctionnent pas, c’est l’enrochement qui est efficace.
Les méthodes douces incluent le rechargement en sable, la pose de déversoirs… mais pas les pierres. Pour rappel, après l’épisode de marée haute et la tempête Pierrick il y a quelques jours, les fascines mises en place n’ont duré que 48 heures…
David Legouet constate : » 90% d’enrochements ont déjà été réalisées à Barneville-Carteret. Mais le sous-préfet et le directeur adjoint de la DDTM, venus sur place, nous ont indiqué qu’il n’était pas possible d’enrocher mais plutôt qu’il fallait refaire un reprofilage avec une pente de 5% sur une longueur de 300 mètres Et une profondeur de 110 mètres. »
Des rochers jusqu’à la cale de Saint-Jean-de-la-Rivière ?
Pour les deux élus, seul l’enrochement fonctionne. L’enrochement doit donc partir à la cale de Saint-Jean-de-la-Rivière.
“ Nous ne sommes pas sortis des marées hautes… On nous demande de suivre des méthodes douces alors qu’avec David Legouet, nous savons bien que seuls les enrochements restent efficaces », ajoute Francis Botta.
« Nous réalisons tous les deux ce projet parce que nos plages sont identiques. Nous sommes concernés de la même manière. Nous avons écouté la DDTM et les méthodes douces depuis le début suite à leur refus des enrochements ! »
Pas de réponse pour les subventions
Au-delà de la méthode de lutte contre l’érosion, ce sont aussi les finances qui posent un gros problème aux élus. « Jusque-là, nous avions des aides de l’État (ndlr : pour le travail) mais ils diminuent d’année en année : 80% en 2021, 60% en 2022, puis 60%, 0% et 30% sur trois projets différents en 2023 ! », explique David Legouet.
Il poursuit : « D’ailleurs, en 2024, on parle de travaux d’une valeur de 200 000 €, il insiste. Nous avons supprimé le banc de sable du chenal pour la navigation des bateaux (environ 27 000 m3). Malgré un mail envoyé au préfet en début de semaine dernière pour une demande d’enrochement et une demande de subvention AFITF à hauteur de 80% du coût des travaux, nous n’avons reçu aucune réponse. »
Avant de poursuivre : « Francis et moi avons demandé à l’entreprise de plier le chantier de construction, manque de ceux-ci subventions. Par conséquent, l’amas de sable situé à l’extrémité de la flèche dunaire reste tel quel jusqu’à nouvel ordre. »
Comme le disait Coluche : « si tu as besoin de quelque chose, appelle-moi ; Je vais vous dire comment vous en passer. C’est ce que nous comprenons des services de l’État.
Maire de Barneville-Carteret (Manche)
« Les moyens budgétaires de Saint-Jean-de-la-Rivière ne sont pas pas le même que ceux de la commune de Barneville-Carteret, il convient de rappeler que c’est le contribuable qui paie ? », demande de son côté Francis Botta.
Appel aux résidents
D’un commun accord, David Legouet et Francis Botta soulignent qu’ils se sentent trahi et se posent la question : « Comment se fait-il que l’État aide si peu les communes ? » « Nous allons faire appel aux habitants, l’ensemble des deux communes représente 2 700 citoyens », préviennent les deux maires, très en colère.
De notre correspondante Chantal LECLERC
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