Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, entre réalisme du pouvoir et effets publicitaires ? – .

Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, entre réalisme du pouvoir et effets publicitaires ? – .
Descriptive text here

La rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques promise par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est encore loin d’être une réalité. En effet, malgré quelques mesures fortes, notamment en matière de rationalisation des dépenses publiques et de retour à l’orthodoxie républicaine, l’actuel chef de l’Etat se distingue de plus en plus par des déclarations d’intention dont certaines interrogent sur la réelle volonté de concrétiser cette volonté. engagement à promouvoir une bonne gouvernance sans fioriture.

Après vingt jours à la tête de la République du Sénégal, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est engagé à opérer une rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques, semble commencer progressivement à prendre ses marques dans le fonctionnement de l’État.

La preuve, le bilan d’étape de ses trois semaines de gestion des affaires publiques est fortement marqué par les mesures de rationalisation des dépenses publiques et le retour à l’orthodoxie républicaine. Parmi ceux-ci, on peut notamment citer sa décision de démissionner de son poste de secrétaire général du parti Pastef. [Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité]qui visait à mettre fin au cumul de fonctions pour ses ministres, mais aussi à la fin de la folklorisation des cérémonies de passation de pouvoir entre ses ministres et leurs prédécesseurs et des sommations données aux anciens ministres de restituer leurs logements et voitures de fonction.

Saluées par bon nombre de Sénégalais, ces mesures apparaissent aussi comme un arbre qui cache les énormes défis qui attendent le régime actuel dans la mise en œuvre d’une véritable rupture systémique dans la gouvernance des affaires publiques, notamment en matière de bonne gouvernance. gouvernance.

Déclarations d’intention ou volonté réelle ?

En effet, depuis son installation le 2 avril, l’actuel chef de l’Etat n’a fait que multiplier les déclarations d’intention, dont certaines soulèvent des questions sur sa réelle volonté et/ou sa liberté de manœuvre pour concrétiser son engagement en matière de responsabilisation.

C’est ainsi qu’il a ordonné, en marge du Conseil des ministres du mercredi 17 avril, la publication des rapports de la Cour des comptes, de l’Inspection générale de l’État (IGE) et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption. (Ofnac) pour les cinq dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023).

En effet, en faisant cette sortie, le chef de l’Etat semble s’engager dans une propagande d’État. Et pour cause, conformément aux lois instituant ces organismes publics de contrôle, le Président de la République, en tant que principal destinataire de leurs rapports d’activité, est le seul à pouvoir autoriser cette publication en signant un arrêté de déclassification du cas des Inspection générale de l’État.

A cela s’ajoute que l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption a déjà publié ses rapports pour 2019, 2020, 2021, et dont les recommandations d’ouverture d’une information judiciaire contre certaines personnalités attendent d’être dépoussiérées dans les cartons soigneusement conservés au parquet.

Cela montre à quel point la tâche ne semble pas facile pour le nouveau locataire du palais présidentiel malgré les promesses de donner suite à la logique de gouvernance prônée pour corriger les erreurs de douze années de « Macky » [Macky Sall, prédécesseur de Faye à la présidence].

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV le procès d’une saisie record débute ce jeudi
NEXT quelle est la loi de Kanun ? – .