Une cour d'appel tunisienne a condamné une avocate et personnalité des médias à huit mois de prison, a annoncé mercredi son avocat, pour des propos jugés critiques à l'égard du président Kais Saied.
Sonia Dahmani, 56 ans, a été arrêtée le 11 mai lors d'une descente de police masquée au barreau de Tunisie, où elle s'était réfugiée, à la suite de ses propos tenus à la télévision.
Initialement condamnée à un an de prison le 6 juillet, elle a fait appel.
Son avocat, Pierre-François Feltesse, a déclaré que la peine de huit mois de prison avait été prononcée mardi soir sans que ses représentants légaux puissent plaider, après la suspension de l'audience.
L'équipe de défense a déclaré dans un communiqué à l'AFP que Dahmani avait été « soumise à une fouille corporelle honteuse » en détention et forcée de porter un « long voile blanc » habituellement réservé aux femmes poursuivies pour des délits sexuels, malgré l'absence de base légale pour cela.
Feltesse a déclaré que son cas serait transmis au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Les accusations découlent de commentaires faits par Dahmani à la télévision, remettant en question de manière sarcastique la situation en Tunisie en réponse aux allégations selon lesquelles des migrants subsahariens s'installeraient dans le pays.
