Un projet immobilier retardé à cause de rainettes qui n’existent pas

Un projet immobilier retardé à cause de rainettes qui n’existent pas
Un projet immobilier retardé à cause de rainettes qui n’existent pas

Un promoteur de Gatineau a déposé lundi une poursuite de plus de 25 millions $ contre le ministère de l’Environnement, qui a retardé son projet immobilier visant à sauver des rainettes faux-grillons de l’Ouest, inexistantes.

L’entrepreneur Nader Dormani, qui a retenu les services du cabinet d’avocats Fasken Martineau DuMoulin, allègue que le ministère et ses fonctionnaires, qu’il qualifie de «justiciers de la rainette faux-grillon», ont abusé de leurs pouvoirs pour retarder de deux ans la construction de tours de condominiums au centre-ville de Gatineau, près du boulevard St-René Ouest.

Ces retards «injustifiés» surviennent en pleine crise du logement à Gatineau, dénonce le promoteur impliqué dans ce projet de plus de 2000 unités, dont près de 400 logements pour aînés.

Or, selon la poursuite dont TVA Nouvelles a obtenu copie, aucune espèce faunique d’intérêt ou de statut comme la rainette faux-grillon de l’Ouest n’a été identifiée sur le terrain du promoteur.

Plus tôt cette année, l’homme d’affaires s’est adressé au Tribunal administratif du Québec pour contester les refus de délivrance des permis.

Le processus a été interrompu lorsque le ministère a finalement donné son feu vert au projet pour ne pas « perdre la face » dans cette affaire, critique M. Dormani.

« Nous sommes déçus de voir notre gouvernement prendre de si mauvaises décisions dans un contexte où il y a un manque de logements », a expliqué l’homme d’affaires en entrevue. « Le ministère de l’Environnement abuse de ses pouvoirs et bloque des projets de plusieurs centaines de milliers de dollars. »

« S’il y avait eu la preuve de l’existence d’une rainette sur notre terrain, nous aurions agi, car nous sommes des gens respectueux des lois », poursuit-il. « Le problème est qu’il n’y a jamais eu de rainette sur ce terrain, et ce n’est plus le cas depuis des décennies, alors que des tests ont été effectués. »

M. Dormani a du mal à comprendre pourquoi des permis de construire ont été accordés sur un terrain voisin où la rainette a été trouvée, selon lui.

« Au centre Slush Puppie, où les gens jouent au hockey, il y avait des rainettes », a-t-il dit. « Comment se fait-il que des permis aient été accordés pour ce complexe sportif il y a quelques années. Même chose pour les Archives nationales, il y avait des rainettes. Pourquoi ont-ils arrêté nos projets pendant deux ans ? La loi devrait être la même pour tout le monde. »

En réponse, le conseiller municipal Daniel Champagne a souligné que la Ville de Gatineau avait donné le feu vert aux projets de M. Dormani et que les secteurs où seront construites les tours résidentielles ne sont pas viables pour la rainette faux-grillon de l’Ouest.

« La Ville avait donné le feu vert à ce projet en fonction du schéma d’aménagement, dit-il. L’habitat de la rainette faux-grillon était au cœur des discussions. Gatineau est l’une des seules villes à avoir adopté un contrôle intérimaire pour protéger les habitats de la rainette faux-grillon, mais là où c’est viable. Or, sur le terrain de M. Dormani, ce n’est pas viable. »

« J’ai été vraiment surpris de voir le ministère de l’Environnement repousser ce projet », a-t-il ajouté. « La Ville de Gatineau appuie la nécessité de poursuivre le développement dans ce secteur. »

 
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