Les experts de MétéoSuisse ont publié lundi un rapport d’une cinquantaine de pages sur la tempête supercellulaire qui a balayé La Chaux-de-Fonds et sa région l’été dernier. Si la prévision de ce type de tempête reste aujourd’hui quasiment impossible, des solutions pourraient permettre d’améliorer leur suivi en temps réel afin de fournir davantage d’informations à la population.
Les violentes rafales associées à la tempête du 24 juillet 2023 (lire encadré) semblent être le résultat de plusieurs éléments. Le rapport évoque le caractère hybride de l’événement, une très probable circulation tornadique mêlée de rafales descendantes, qui ont renforcé son potentiel destructeur.
Après avoir analysé de nombreux paramètres, MétéoSuisse considère comme valable la valeur de la rafale de 217 km/h enregistrée ce jour-là aux Éplatures. Cependant, elle dépasse le domaine de validité de l’instrument qui l’a mesurée.
Dans le détail, l’appareil de mesure utilisé n’est calibré que jusqu’à 35 m/s et le constructeur indique une plage d’utilisation de 60 m/s. Cependant, la rafale maximale d’une seconde de 217 km/h est de 60,4 m/s. Le rapport souligne que « la situation météorologique globale, le déroulement de l’événement, l’installation et la maintenance de la station, le contrôle opérationnel de la qualité des données ainsi que les comparaisons avec d’autres mesures effectuées à l’aérodrome et les photos des dégâts font que des valeurs maximales de rafales sur une seconde de 60,4 m/s sont plausibles.
C’est pourquoi, « à défaut d’une meilleure approximation de la réalité, la valeur mesurée est considérée comme valable et conservée pour une utilisation ultérieure dans les analyses climatologiques ».
Des axes d’amélioration pour mieux anticiper
Reste à pouvoir alerter la population de l’arrivée d’une tempête aussi soudaine et d’une telle violence. Selon MétéoSuisse, les modèles numériques et les outils de prévision à court terme n’en sont pas capables aujourd’hui. Cela s’explique par le caractère extrêmement local de ces phénomènes dans le temps et dans l’espace.
Mais le rapport a permis de mettre en évidence les domaines à améliorer. Il évoque les outils de surveillance en temps réel et les processus d’échange de données transfrontaliers. Une coopération plus étroite pourrait permettre d’identifier plus rapidement les cellules qui ont glissé entre les mailles du réseau de mesure, mais qui ont déjà causé des dégâts en amont. Des travaux dans ce sens ont déjà été entrepris.
Gaël Klein
#Suisse
