Un médecin de famille sherbrookois inquiet du sort de sa profession

Un médecin de famille sherbrookois inquiet du sort de sa profession
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Le Dr François Roy, qui exerce la médecine familiale depuis une quinzaine d’années à Sherbrooke, s’inquiète du projet de règlement sur la loi 11, qui vise essentiellement à ce que les médecins prennent en charge les patients cotés A ou B, donc jugés vulnérables par le gouvernement. Selon les chiffres avancés par le ministre Christian Dubé en février, quelque 13 000 patients orphelins au Québec appartiennent à ces catégories et vivent notamment avec le VIH ou certains cancers.

La direction du ministre est donc de prioriser les patients qu’il considère vulnérables dans les nouveaux soins prodigués par les médecins de famille. S’estimant trop peu consulté sur ce dossier, le syndicat des médecins de famille, la Fédération des médecins généralistes du Québec, a mis en demeure M. Dubé en février.

Dans une lettre ouverte, le Dr Roy donne raison à son syndicat : à ses yeux, ce projet de règlement, s’il était adopté, « sonnerait le glas » de la médecine de première ligne. Son grief le plus important concerne l’autonomie des médecins, qu’il estime violée par le projet de règlement.

« Il n’y a pas que 13 000 patients vulnérables, quelle que soit leur notation. Parfois, nous rencontrons des patients orphelins avec lesquels nous créons du lien et qui ont une maladie un peu plus grave dont nous aimerions nous occuper. Avant, c’était super simple : je signais une feuille avec le patient. Avec la nouvelle réglementation, je ne pouvais plus m’en occuper”, explique-t-il.

Les patients ayant une note inférieure à A et B devront attendre que le bassin de ces utilisateurs soit épuisé avant de pouvoir être inscrits sur la liste d’un médecin de famille.

« J’acceptais environ trente à cinquante nouveaux patients par an. Là, ce que me dit le gouvernement, c’est que ça va me rendre plus difficile l’accueil des patients», raconte François Roy.

« Il y avait déjà une autorégulation en place », poursuit-il. Dès le départ, environ 75 % des patients que nous avons traités ces dernières années étaient des patients vulnérables.

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Dr François Roy (Maxime Picard/Archives La Tribune)

Protéger les personnes vulnérables

De son côté, le ministre Dubé ne déroge pas à son objectif de donner accès à un médecin de famille aux patients classés A et B en priorité.

“Nous avons la responsabilité de veiller à ce que les patients vulnérables soient pris en charge, afin qu’ils bénéficient d’un bon service et qu’ils ne finissent plus aux urgences pour consulter”, écrit son cabinet dans un message envoyé à La galerie.

«Notre objectif, poursuit-on, est de travailler les médecins et les professionnels de la santé pour offrir aux Québécois un meilleur accès à la première ligne.»

Le règlement prévoit également certaines exceptions pour contourner l’obligation de traiter en priorité les patients A et B pour les médecins, notamment s’ils souhaitent inscrire sur leur liste un membre de la famille immédiate d’un de leurs patients, a récemment expliqué M. Dubé. à Radio-Canada.

Le Dr Roy craint également que le projet de règlement entraîne davantage de paperasse à remplir, lui qui consacre déjà « une vingtaine » d’heures par semaine à remplir des formulaires.

Sur ce point, le cabinet du ministre met l’accent sur l’étude des différents commentaires formulés lors de la période de consultation sur le projet de règlement afin de l’améliorer ou de l’améliorer.

 
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