Ces écoles tarnaises restitueront des objets de collection des Jeux Olympiques

Ces écoles tarnaises restitueront des objets de collection des Jeux Olympiques
Descriptive text here

Par Fabien Hisbacq
Publié le

23 avril 24 à 7h08

Voir mon actualité
Suivre l’actualité Occitanie

Depuis plusieurs semaines, les écoles reçoivent des colis contenant de l’argent. Pièces de 2 euros commémorant les JO de Paris qui doit être distribué aux étudiants. Sauf que dans le Tarn, beaucoup n’en veulent pas. Et avoir a décidé de les rendre au Ministère de l’Education Nationale.

Ces forfaits sont destinés à tous les élèves en France du CP au CM2. Ils sont 4 millions. Outre une pièce de 2 euros représentant une Tour Eiffel au-dessus du logo des Jeux Olympiques de Paris 2024, un livret de quatre pages, avec les discours du président Emmanuel Macron et du Premier ministre Gabriel Attal, ou encore d’Amélie Oudéa-Castéra, qui était encore ministre de l’Éducation au moment de leur publication. Le but ? Rassemblez les jeunes autour du rêve olympique. Le coût : 16 millions d’euros.

Au moins trente écoles refusent

Dans le Tarn, environ 22 000 écoliers sont concernés. Pour environ 40 000 euros donc, en petite monnaie. Mais avant même de recevoir les colis, certaines écoles avaient exprimé leur incompréhension, voire leur colère, face à cette situation. Cadeau empoisonné.

« On l’a appris pendant les vacances de février », rappelle Bastien Alberty, co-secrétaire du FSU SNUIPP 81, à Actualités Occitanie. « Et dès le lundi de la rentrée, nous avons reçu des lettres des écoles nous disant qu’elles refusaient », poursuit-il. Celui de Cambon fut parmi les premiers à s’élever contre ces paquets. A Albi, Mazicou avait d’ailleurs assuré, avant même de les recevoir, qu’elle n’ouvrirait pas les cartons.

À mercredi

L’idée a donc circulé de les restituer. Et ce, collectivement. Le FSU demande donc qu’ils soient déposés ensemble le mercredi 24 avril. À 10 heures devant les locaux de l’Inspection de l’Education Nationale de Castres et Mazamet. Alors à 14h30 devant la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale à Albi.

“Une trentaine d’écoles, dont toutes celles de Castres” ont annoncé qu’elles participeraient à ce retour à l’expéditeur, selon Bastien Alberty. Le Tarn compte environ 270 écoles élémentaires. « Il y en a qui ne répondent pas », souligne-t-il aussi. Les écoles les ont également déjà distribués. « Tout le monde est libre »insiste le syndicaliste.

Et ailleurs ?

Mais la FSU du Tarn entend faire passer le message au-delà du département. Il y a quelques jours, le même type de démarche a touché Ariège et Tarn-et-Garonne, mais de manière plus discrète. « Nous avons été contactés par la Loire-Atlantique », assure Bastien Alberty à Actualités Occitanie. « On communique en interne à la FSU, beaucoup sont très motivés. Certaines personnes ont aussi des questions comme savoir ce que risquent ses collègues… », poursuit-il.

Vidéos : actuellement sur Actu

Des risques ? Et si, au moment du dépôt des colis, la porte des services de l’Éducation nationale restait fermée. Devons-nous laisser tout cet argent dehors ? « S’il est fermé, nous prévoyons quand même de laisser les cartons devant la porte. » prévient le syndicaliste, qui ne s’inquiète pas trop des poursuites, « compte tenu de la légèreté avec laquelle l’Etat a communiqué sur le sujet… ». ” Nous voudrions faire signer un reçu pour chaque école en tout cas pour ne pas être accusé de vol », précise-t-il.

Les pièces sont accompagnées d’un livret. (©FSU-Snuipp)

A l’heure des économies

Outre la « propagande » derrière ces envois, le syndicat reproche essentiellement deux choses à cette initiative quasi inédite (en 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, les écoliers recevaient aussi une pièce de monnaie. Mais cela ne concernait que le CM2 et un seul franc) . Tout d’abord, le coût de l’opération, au moment où le ministère de l’Économie annonce qu’il faudra faire 10 milliards d’euros… d’économies. Dont 700 millions pour l’Éducation nationale.

Où les stocker, comment les distribuer ?

Mais il y a aussi l’aspect logistique qui irrite. Rien ou presque n’est prévu sur ce point. Les écoles étaient initialement censées stocker les colis et les distribuer tous ensemble en juin. Problème, les ranger où ? Pour les grandes écoles, cela représente plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros en espèces.

Risques de racket

En termes de sécurité, l’opération pose également des problèmes entre étudiants. Avec des risques de racket par exemple. A peine reçu par certains étudiants en mars, les pièces ont été trouvées sur Internet et vendues bien plus que leur valeur nominale.

“Non content d’utiliser des enseignants pour sa propagande olympique, le gouvernement place les équipes dans des positions qui soulèvent de fortes questions juridiques (modalités d’autorisation et de distribution, responsabilité en cas de vol, etc.)”, insiste le syndicat.

Que faire en cas de perte ou de vol ?

« Les enseignants ne sont pas autorisés à distribuer de l’argent. Et s’ils l’étaient, ils devraient remettre cet argent directement aux autorités judiciaires (dans quel délai ?), en échange d’un reçu. Sinon, comment prouver qu’il a bien été distribué, que faire en cas de perte ou de vol une fois distribué ? », interroge le syndicat.

Pour que la réaction des services de l’Éducation Nationale revienne à l’expéditeur, il faudra attendre mercredi…

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Mathieu Lacombe constate la forte activité dans les studios du MELS
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités