Les projets bâclés échouent. Notre éditorial

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L’échec du « bon marché » démocratique

A Genève comme à Berne, des projets bâclés ou déséquilibrés ont déraillé ce dimanche. Une leçon à retenir pour les prochaines échéances.

Publié aujourd’hui à 16h21

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En démocratie, le bon marché est toujours trop cher. La droite peut méditer cette leçon à Berne comme à Genève après sa défaite en rase campagne dimanche.

Le principal sujet du vote fédéral, la réforme de la prévoyance professionnelle, n’a pas été rejetée, elle a été emportéIl y a toujours plusieurs explications à un vote sur une question complexe. En voici une : dans une situation économique et géopolitique tendue, dans une période d’inflation et de fins de mois difficiles, il fallait quelque chose de plus que ce texte unilatéral pour convaincre.

Malheureusement pour elle, la majorité au parlement a refusé de s’en tenir à la projet modéré issue d’un compromis entre les partenaires sociaux. Elle a préféré une version plus musclée, qui a été écrasée dans les urnes. Pour renouer les fils du dialogue après un tel échec, souhaitons-lui bonne chance.

A Genève aussi, la droite n’a pas convaincu. Sur la fiscalité, ses adversaires ont bien joué en dénonçant un cadeau aux plus riches. «Un argument simpliste», estime le Conseil d’Etat, mais qui a manifestement pesé dans un canton attaché à son statut de cas fiscal particulier.

Et qu’en est-il des écoles ? Là encore, un projet « bon marché » a échoué. Réduire la durée de formation des enseignants, pourquoi pas, mais avec quel projet pédagogique, quelle vision, quelles démarches ? faiblesse de la campagne sur ces points ont conduit les Genevois à rejeter un texte jugé vide.

Morale de l’histoire : le peuple est adulte. Croire que les citoyens vont avaler des projets bancals (l’école) ou déséquilibrés (le PPL) mène à la débâcle aussi sûrement que le fleuve mène à la mer. Une leçon à méditer très vite pour la droite genevoise. Il lui faudra des arguments tranchants et une mobilisation sans faille pour faire passer son « vrai » message réduction d’impôt 24 novembre.

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Frédéric Julliard est rédacteur en chef de la Tribune de Genève. Il rejoint la Tribune en 2007. Il devient ensuite responsable de la rubrique locale, puis rédacteur en chef adjoint et responsable du numérique, avant d’être nommé rédacteur en chef en 2018. Plus d’infos @fjulliard

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