La Banque de France s’interroge sur les niches fiscales

La Banque de France s’interroge sur les niches fiscales
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En quelques jours, les alertes sur les finances publiques fusent partout au sein du gouvernement. Après le Haut Conseil des Finances publiques, qui a jugé mercredi 17 avril que le nouveau plan de stabilité manquait “crédibilité” et de ” cohérence “et avant que les agences Fitch et Moody’s ne commentent vendredi la notation de la dette française, c’est au tour de la Banque de France de souligner le « Problème budgétaire français ».

En anticipant une accélération “significatif” de croissance en 2025 et 2026, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est voulu très clair sur la stratégie budgétaire française de ces dernières années : “C’est une illusion d’espérer résoudre la dérive de nos dépenses publiques en misant uniquement sur une future accélération de la croissance”, a-t-il insisté en présentant lundi matin sa lettre annuelle au président de la République.

Pour lui, il n’y a aucun doute : il faut d’abord « agir sur les dépenses ». « Il est grand temps, non pas de décréter l’austérité et une réduction générale des dépenses, mais de parvenir à leur quasi-stabilisation mondiale en volume. » assure-t-il en demandant « un effort de priorisation et d’efficacité ».

« Au minimum, arrêtez de baisser les impôts »

Un effort, selon lui, « emblématique d’un défi européen plus large » où il faut en même temps « préserver les éléments essentiels de notre modèle social commun – fondé sur des services publics solides, une protection sociale et une redistribution fiscale » et créer une marge de manœuvre pour les dépenses à venir « pour le climat, la défense, les effets du vieillissement ». Le cas de la France est néanmoins particulier, dont le modèle social, équivalent aux autres pays européens, coûte 10 points supplémentaires de PIB…

Cela suppose donc, pour François Villeroy de Galhau, un effort « juste et partagé par tous » : l’Etat, mais aussi les collectivités locales et les dépenses sociales, « Les retraites d’abord ».

Et les impôts ? “On confond le symptôme (les impôts) et la cause (les dépenses)”regrette le gouverneur de la Banque de France, pour qui “Aucune mesure fiscale réaliste ne pourra mesurer la dérive des dépenses”. S’il le juge nécessaire, au minimumarrêter la réduction d’impôts »cela n’exclut pas « mesures ciblées en matière de recettes fiscales »mais « en plus de dépenser des économies ».

Des « niches » fiscales dans le viseur

« Plutôt qu’une hausse des tarifs, et en plus la « fiscalité des rentes » évoquéeces mesures pourraient porter – sans tabou – sur un élargissement des bases, ce qui irait aussi dans le sens de la justice, il élabore. Certaines « niches » profitent principalement aux plus grands groupes d’entreprises, et aux ménages surtout aux plus favorisés. »

Faut-il donc s’attaquer, par exemple, au crédit d’impôt recherche (CIR) ? “Il n’appartient pas à la Banque de France de dire quelles économies doivent être réalisées : cela ressort du débat démocratique et parlementaire”, Le gouverneur de la Banque de France est frappé, en référence aux travaux de la Cour des comptes. Celle-ci avait, dès 2022, souligné que le CIR profitait majoritairement aux grands groupes mais qu’en le plafonnant, il serait plus accessible aux PME, tout en permettant 1,6 milliard d’euros d’économies pour l’Etat…

« Un certain nombre de déductions ou d’exonérations contribuent également encore à une « fiscalité brune » anti-écologique ; certaines réductions de cotisations sociales pourraient être mieux ciblées », renchérit le gouverneur de la Banque de France pour qui la période 2025-2026, grâce à un retour de la croissance et une future baisse des taux d’intérêt, devrait s’avérer « favorable à une politique de redressement budgétaire ».

 
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