« Mon fils est encore harcelé, c’est un échec de l’école »

« Mon fils est encore harcelé, c’est un échec de l’école »
Descriptive text here

« Cela a duré presque toute l’année. Puis ça s’est calmé. Mais ça a recommencé il y a quelques semaines”, témoigne Mathieu, indigné et profondément découragé. “Les harceleurs ne sont pas punis. Mon fils vit dans l’angoisse et dans la peur des représailles. L’école est devenue une zone de non-droit.

Harcèlement scolaire à La Louvière : « le plan de prévention de la Région dans les écoles n’est pas incompatible avec les actions de la CRIH »

Omerta autour du harcèlement ?

Le papa a alerté la direction mais il accuse celle-ci de l’éloigner malgré ses mails répétés. “On me refuse une rencontre avec les parents de ceux qui harcèlent mon fils sous prétexte que cela pourrait se terminer par une bagarre. », dénonce-t-il. Un médiateur du Réseau Education Wallonie-Bruxelles (WBE) s’est impliqué mais cela n’a pas suffi. « Le discours que je reçois est pire : ‘Ce sont des élèves difficiles’, ‘On ne peut rien faire’ »proteste Mathieu.

Rien ne change car le silence règne autour du harcèlement, affirme le père. Benoît Galand, professeur de psychologie à l’UCLouvain et expert en harcèlement scolaire nuancé. “Que a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie. Il existe vraiment un cadre au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles. On ne peut plus vraiment parler d’omerta.»

La lutte contre la violence scolaire la plus répandue est confrontée à des défis persistants. “Le plus difficile est de le maintenir dans le temps. Il faut aussi passer de la sensibilisation à la mise en œuvre de choses relativement efficaces. Nous n’avons pas encore trouvé de bonne réponse. Convoquer les parents est un choix scolaire. Il ne suffit pas de punir pour que le harcèlement cesse. La priorité est de s’assurer que la solution fonctionne. Si le harcèlement ne cesse pas, la stratégie n’est pas adéquate et elle doit être revue. A partir du moment où un enfant est en danger, l’école doit agir, cela fait partie de ses missions »détaille Benoît Galand.

Harcèlement scolaire : un fléau qui touche un élève sur trois

Pour Mathieu, le désarroi de son fils est le constat implacable de « l’échec de la pédagogie active » qui place l’élève au cœur des apprentissages. « Il n’y a pas de lien direct entre la méthode pédagogique et le harcèlement. Mais on peut avoir un peu plus de harcèlement car l’élève a plus de marge de manœuvre. Parfois l’école a une philosophie où il est difficile de fixer un cadre et une sanction, les adultes ont du mal à reprendre le contrôle. Mais cela dépend vraiment d’une école à l’autre. assure Benoît Galand.

Du côté de WBE, on assure que le problème a été directement pris en charge. « L’année dernière, la licenciée a mis en place des ateliers sur le vivre-ensemble ; il y a eu des rappels à l’ordre et un recadrage ; une médiation a eu lieu avec la victime et les agresseurs ; La Chaloupe, service d’Action pour la Jeunesse en Milieu Ouvert (AMO), a organisé trois ateliers, énumère le porte-parole. “Cette année, l’assistante est à l’écoute et les auteurs ont été immédiatement recadrés.”

Cela reste insuffisant pour Mathieu qui enverra son fils à l’école ailleurs l’année prochaine.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « La maison du Bouddha », abandonnée par son fantasque propriétaire, est à vendre 18 000 € en Corrèze
NEXT voici la liste des effets attendus de la future usine de recyclage