Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, que Beat Jans dit avoir rencontré il y a quelques jours, s’est montré favorable à l’externalisation des procédures d’asile sous certaines conditions, précise le chef du DFJP.
Aucune procédure britannique
Le conseiller fédéral socialiste exclut toutefois une procédure d’asile similaire à celle que le Royaume-Uni a voulu mettre en place avec le Rwanda. Il n’est pas possible « d’envoyer simplement de l’argent et des réfugiés et de croire que le problème est résolu ».
Jusqu’au début de l’année, le Conseil fédéral avait déclaré que l’externalisation des procédures n’était pas envisageable, non seulement pour des raisons juridiques, mais aussi pour des raisons pratiques. Un postulat PLR transmis en février par le Conseil des États chargeait l’exécutif fédéral d’étudier la possibilité de mener des procédures d’asile aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) ou dans des pays tiers. « Cela ne signifie pas que le Conseil fédéral souhaite externaliser les procédures d’asile et autoriser les retours dans des pays tiers », avait alors déclaré le ministre de la justice et de la police.
Quant au contrôle de l’immigration sur le territoire suisse, Beat Jans estime que si la Confédération mettait en place des contrôles systématiques aux frontières, « notre système s’effondrerait », provoquant « des embouteillages interminables à la frontière ». Selon lui, « le système actuel fonctionne ». Il rappelle que la fréquence des contrôles a été augmentée pendant l’Euro et les JO de Paris : « Cela n’a eu aucun effet sur le nombre de demandes d’asile. Cela montre qu’il est illusoire de croire que les contrôles aux frontières sont la panacée à tous les problèmes migratoires. »
