« Ce que nous vivons, c’est un peu l’avènement du smartphone »

« 1 million de véhicules électriques en circulation en 2023, 17 millions en 2035. » Voici les estimations pour la France. C’est François-Xavier de Boutray, directeur territorial d’Enedis, qui l’a confié lors d’une conférence de presse organisée par le syndicat de l’énergie et du numérique de l’Aude (Syaden) en octobre 2023 pour présenter le plan de déploiement des bornes électriques afin d’accompagner la décarbonation de la mobilité en Aude. 2035, la date marque la fin de la vente des voitures thermiques. Pour rappel, la Commission européenne a voté en mars 2023 l’interdiction des moteurs thermiques dans les voitures neuves dans l’Union européenne à partir de 2035. Cette décision vise à atteindre la neutralité carbone en 2050. Fini les nouvelles voitures motorisées dans l’Union européenne. l’essence ou le diesel ne seront plus autorisés à la vente après cette date. Même si les constructeurs automobiles, notamment allemands, ralentissent actuellement et espèrent un report de cette date à l’occasion de la clause de révision de 2026.

Une révolution des mentalités

Cependant, des progrès sont en cours dans le département. En 2017, 110 voitures électriques (VE) étaient immatriculées auprès de la préfecture de l’Aude (contre 88 en 2016). En 2023, ce chiffre est passé à 1471. Grâce à de nombreuses incitations financières, le marché est en plein essor. « Il y a ceux qui peuvent se permettre d’acheter une voiture électrique, et ceux qui ne le peuvent toujours pas. Mais le public sait qu’il faudra y arriver. D’ailleurs, on constate que le marché de l’occasion est également en pleine expansion”note David Lamiri, chef de projet à l’Avere Occitanie, une association de référence qui œuvre pour la sensibilisation à l’électromobilité.

« J’aime dire que ce que nous vivons actuellement est un peu du même ordre que l’avènement du smartphone »il continue. « Il y a tout un écosystème autour de la voiture électrique. Il y a une acculturation à faire. C’est une révolution des mentalités. Les progrès se produisent très rapidement. Avec de nouvelles applications, pour planifier les voyages. Des progrès également au niveau des batteries qui sont de plus en plus fiables. Et comme la guerre est déclarée entre constructeurs, cela va contribuer à faire baisser les prix. Si les habitants des métropoles s’équipent, contraints notamment par la loi sur les zones à faibles émissions, ceux des zones rurales commencent à le faire. « La voiture électrique ne concerne pas que les zones urbaines. Dans les zones rurales aussi, c’est possible. D’autant que la recharge à domicile est plus facile dans les zones rurales, où les maisons individuelles sont plus nombreuses. », poursuit David Lamiri. Car, outre le prix d’achat étant nettement plus élevé que pour un modèle essence ou diesel, c’est la question de l’autonomie qui revient le plus souvent chez les indécis quant à la voiture électrique. La question des bornes de recharge est centrale tout comme celle du temps de recharge. «On voit fleurir de nombreux terminaux»assure le chef de projet chez Avere qui rappelle que l’entretien d’une voiture électrique coûte très peu cher (entre 80 et 140 € pour une révision), sans compter que pour 100 km une voiture électrique coûte en moyenne 3,3 €, une voiture essence à 10,8 € et une voiture diesel à 8,7 €.