Ce mercredi 4 septembre, la maire de Calais, Nathalie Bouchart (LR) a appelé à un « bras de fer » avec le gouvernement britannique sur les questions migratoires après le naufrage dans la Manche qui a fait 12 morts.
Le maire de Calais a appelé mercredi Paris à lancer un bras de fer avec Londres sur les questions migratoires, au lendemain d’un naufrage qui a coûté la vie à douze personnes tentant de rejoindre illégalement l’Angleterre, dont six mineurs.
Le bilan du naufrage reste stable à 12 morts, a indiqué à ses côtés le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant.
« Nous sommes soumis à cette hypocrisie »
« Nous subissons cette hypocrisie », a déploré Natacha Bouchart, maire LR de Calais, en référence à la législation du travail en Angleterre et à l’existence de nombreux passeurs britanniques.
« À un moment donné, il faudra avoir un bras de fer avec ce gouvernement » pour éviter « que dans cinquante ans nous (soyons) toujours au même niveau, avec des gens qui veulent aller en Angleterre parce que cela continue d’être un Eldorado », a-t-elle insisté.
Le préfet et Mme Bouchart s’exprimaient lors d’une conférence de presse présentant les travaux de sécurisation d’une plateforme logistique en amont du port de Calais et du tunnel sous la Manche, afin d’empêcher l’entrée de migrants dans des camions.
11 km de barrières supplémentaires
Près de 11 km de barrières supplémentaires seront installées dans cette zone déjà largement verrouillée, pour un coût de 4,5 millions d’euros, financé par la Grande-Bretagne, a indiqué Mme Bouchart.
Pour le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), Didier Leschi, « l’enjeu qui se pose pour l’Angleterre, c’est d’avoir un système interne qui apparaît comme un eldorado – et sans doute à tort – puisque c’est un pays où l’on peut travailler très facilement sans avoir de titre de séjour. »
Il a ajouté sur France Info que les victimes survivantes se verraient offrir la possibilité de « déposer une demande d’asile en France, mais il n’est pas sûr qu’elles l’acceptent ».
Appel au soutien aux survivants
Le défenseur français des droits humains a appelé les autorités françaises à prendre en charge les rescapés, « particulièrement les enfants (…) de toute urgence », en déployant « tous les leviers d’accompagnement social et, le cas échéant, de protection de l’enfance ».
«Cette tragédie appelle à une réorientation profonde des politiques nationales et européennes d’asile et d’immigration», a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Ce nouveau naufrage, après une série d’autres durant l’été, fait de 2024 l’année la plus meurtrière dans la Manche depuis que le phénomène des traversées illégales avait pris des proportions plus importantes en 2018, en raison du verrouillage du port et du tunnel.
Douze candidats à l’exil, dont dix femmes, sont morts et deux personnes sont dans un état grave à l’hôpital après la rupture mardi au large du Cap Gris Nez de leur bateau transportant plus de 60 passagers, dont des Erythréens.