l’essentiel
Coco.gg est un site connu pour regrouper des attaquants en tout genre selon des associations. C’est au cœur de l’affaire du meurtre de Philippe à Grande-Synthe. On vous explique ce qu’est cette messagerie en ligne sans inscription
Les deux mineurs de 14 et 15 ans qui ont battu à mort Philippe, 22 ans, dans la nuit de mardi 16 avril à Grande-Synthe (Nord) affirment avoir tendu une embuscade sur coco.gg. Ils affirment avoir “organisé un rendez-vous” avec la victime “via un site de rencontre appelé Cocoland, en se faisant passer pour une fille mineure”, a déclaré la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, lors d’une conférence de presse. « C’est leur version », souligne le magistrat. “Des effets ont été volés” lors de l’attaque, ce qui pourrait aussi constituer leur mobile.
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Le site de discussion coco.gg est considéré comme « un repaire de prédateurs » par plusieurs associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie. Pour accéder à coco.gg, qui se présente comme un « site de chat sans inscription », il suffit de donner son sexe, son âge, son code postal et de créer un pseudo, sans aucun contrôle.
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Dans la colonne de gauche de la page d’accueil, des thèmes comme « cuisine », « cinéma », « 60 ans et plus », mais aussi d’autres plus sexuels comme « femmes infidèles » ou encore très crus comme « trav salope », ou avec des connotations potentiellement pédophiles telles que « lycéenne ». Sur la colonne de droite, les membres, avec leur pseudo, âge et ville.
Autres embuscades liées à ce site
L’association SOS Homophobie avait déjà demandé sa fermeture après le guet-apens dont un homosexuel a été victime à Marseille début octobre. Le site coco.gg est également dans le collimateur d’associations de protection de l’enfance, comme Innocence en Danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition qui a récolté plus de 5 000 signatures.
« Il n’y a pas de filtre pour s’inscrire. C’est un repaire de prédateurs. C’est honteux que ce site soit accessible à tous», a déclaré vendredi à l’AFP Véronique Godet, coprésidente de SOS Homophobie.
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Pour elle, coco.gg est « un site d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédophiles, violeurs, homophobes, etc. » Il « est associé aux affaires policières ou judiciaires depuis presque aussi longtemps qu’il existe. Il est connu pour son manque de modération qui laisse proliférer les pires excès », indique sa pétition.
« Cela permet aux prédateurs d’agir en toute impunité »
“C’est un terrain de chasse aux prédateurs”, souligne également Sophie Antoine, responsable juridique de l’ACPE (Agir contre la prostitution des enfants), interrogée par l’AFP. “Coco est devenue une forme de symbole”, mais “ce n’est malheureusement qu’un exemple d’une situation qui existe sur de nombreux autres réseaux sociaux et formes de chat, y compris ceux en apparence innocents, comme les jeux vidéo”, note-t-elle.
Et le souci, souligne-t-elle, c’est que « les sites se présentent comme des interfaces qui ne sont pas responsables du contenu », ce qui « permet aux prédateurs d’agir en toute impunité ».
